Heroes, saison 1

TIM KRING


Universal vidéoUltra-téléchargée sur Internet, pas vraiment regardée cet été sur TF1 (enfin, 3 millions de téléspectateurs, ce n'est pas rien !), la série de l'année débarque en DVD. Ce dernier est en train de devenir le vrai support pour juger les séries, permettant de les saisir avec recul et à son rythme. Le rythme est d'ailleurs essentiel dans la saga de Tim Kring : machine narrative folle enchaînant cliffhangers, rebondissements, accélérations temporelles et ruptures spatialess, Heroes concasse tous les mythes geeks, sans tomber dans la pure œuvre pour initiés. Héritier direct de l'approche novatrice de Bryan Singer dans ses deux X-Men, la naissance d'une génération de mutants doués de pouvoir surhumains est traitée avec un style réaliste et quotidien, élevée au rang d'épopée par la longueur du récit. Cela étant, ce rapport à l'épique reste problématique, car Heroes est surtout une série de matheux (là où les séries HBO sont clairement des séries "littéraires") : les scénarios sont des équations simples aux résultats complexes, en entraînant d'autres jusqu'à un ultime calcul final. Calcul décevant : on aurait souhaité une fin de blockbuster dantesque, et on accouche d'un affrontement riquiqui et vite expédié, quelques chiffres au tableau noir plutôt qu'une longue phrase qui s'étale sur plusieurs pages. Mais on chicane : avec un budget supérieur à celui des 15 heures de Heroes, le nullard Brett Ratner n'a même pas été foutu de faire aussi bien au long des 100 minutes de X-Men 3 !CC


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