The Office, saisons 1 & 2

Greg Daniels, Ricky Gervais, Stephen Merchant


On vous a vanté mille fois dans ces colonnes la série britannique originale, et décrié presque autant de fois sa piteuse version française. Et croyez-le, c'est avec défiance qu'on s'est attaqué à la relecture américaine de cette saga comique horriblement réaliste. Deux éléments plaidaient la cause de cette mouture : la présence des créateurs anglais Ricky Gervais et Stephen Merchant au scénario et à la production, et la présence du gigantesque Steve Carrell dans le rôle pivot du patron crétin, narcissique, comique involontaire et m'as-tu-vu. Il faut laisser passer le premier épisode, remake de son homologue anglais à une scène près (une inénarrable imitation de Steve Austin par sa majesté Carrell), pour se rendre compte du succès de l'initiative. En effet, les créateurs du show ont su, sur des bases dramatiques similaires, lui donner sa propre identité, ses propres ressorts comiques certes moins rentre-dedans, mais souvent tout aussi crispants. L'alchimie entre les acteurs marche à la perfection, le procédé du faux documentaire est habilement détourné en permanence, et, surtout, la performance hallucinante de Steve Carrell donne à The Office US son cachet unique. Il faut le voir, dans l'épisode 3 de la saison 2, retenir ses larmes lorsqu'on lui remet une médaille en chocolat sous les applaudissements de ses employés, pour se rappeler à quel point l'humour peut être un art aussi noble que délicat. FC


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