THE RAVEONETTES

Lust Lust Lust


Fierce PandaPour définir la musique du couple Raveonettes, on pourrait utiliser cette parabole, citée dans le dernier Coppola, sur cet empereur chinois qui ne sait s'il rêve qu'il est un papillon ou un papillon qui rêve qu'il est un empereur rêvant d'être un papillon. De la même façon, les Raveonettes c'est Jesus & Mary Chain reprenant les Ronettes reprenant Jesus & Mary Chain. Soit quelque chose d'à la fois religieusement passéiste et infiniment ombrageux. Mais sur Lust Lust Lust, la noirceur semble prendre le pas sur la muséisation kitsch entreprise sur le précédent, et en tous points génial, Pretty in Black, embardée tout frais payés dans l'Amérique des Mythes 60's. Ici les murs de sons réverbérés sont encore plus insondables qu'à l'accoutumée, entre vigilance paranoïaque et abandon à la luxure, façon Velvet, avec des fouets, comme sur le sexy et zombiesque Aly Walk with Me. Sur des rythmiques antédiluviennes (Sad Transmission dont la colonne vertébrale imite celle du célèbre Stand By Me de Ben E. King) confiées aux bons soins déshumanisés des machines, Sharin Foo et Sune Rose Wagner entrelacent des voix de revenants extatiques (Expelled from Love). Mais guitares métalliques et harmonies vocales finissent toujours par rebondir sur l'ensemble comme des bulles de savon (You Want a Candy), tricotant des mélodies psychédélico-coquines nourries à la blitzkrieg pop. Art consommé que les Raveonettes rendent bien plus que comestible : goûtu à s'en damner. SD


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THE BLACK ANGELS