Cortex

de Nicolas Boukhrief (Fr, 1h45) avec André Dussollier, Julien Boisselier, Marthe Keller...


Après Le Convoyeur, vraie réussite du film de genre français, on attendait avec impatience le nouveau film de Nicolas Boukhrief. Surtout que le pitch n'est pas dégueu : un ex-flic atteint d'Alzheimer mène l'enquête sur des morts mystérieuses dans l'institut spécialisé où son fils l'a fait admettre. Très vite, on comprend que le thriller n'est pas ce qui intéresse Boukhrief, et même les possibilités offertes par son décor ne débouchent sur aucune atmosphère trouble ou énigmatique. Cortex n'est pas le giallo attendu (pourtant, l'ombre d'un Argento ou d'un Bava n'est jamais loin) ; c'est plutôt une certaine tradition naturaliste du cinéma français qui forme son horizon, de Clouzot à Chabrol et, surtout, Franju. La mise en scène du film paraît du coup désuète, l'image plate et sans profondeur, les personnages réduits à leur fonction. La déception est donc à peu près totale, même si, dans le fond, Boukhrief pose LA question fondamentale : quelle identité pour un cinéma de genre français émancipé de la tutelle américaine ? Mais sa réponse ne fait pas franchement envie...CC


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