La Jeune Fille et les loups

de Gilles Legrand (Fr, 1h50) avec Laetitia Casta, Stefano Accorsi, Jean-Paul Rouve...


Au lendemain de la première guerre mondiale, une jeune fille, promise à un notable ayant fait fortune dans l'acier, tombe amoureuse d'un Italien simple d'esprit puis se prend d'affection pour une meute de loups sauvages. Avec ce conte historique, Gilles Legrand réussit une drôle d'œuvre mineure. Plutôt que de sombrer dans l'académisme mièvre du cinéma commercial tout public, il préfère mettre en scène une sorte de BD filmée aux dialogues vifs, refusant la glorification de la France profonde en la remplaçant par quelques leçons politiques intempestives. La caméra, toujours en mouvement, croque des personnages dont les archétypes naissent d'une caractérisation verbale et physique plutôt réussie. Au passage, Legrand se moque des marchands de petits soldats transformés par opportunisme commercial en marchands de canons, de l'obsession centenaire de vouloir raccompagner à la frontière tous ceux qui ne portent pas un patronyme bien français, des préjugés professionnels envers les femmes... Bien que l'affaire traîne un peu en longueur, il faut saluer la santé de l'ensemble, et notamment celle du casting d'où se dégage un Jean-Paul Rouve flirtant avec le ridicule mais n'y tombant jamais, et une Laetitia Casta dont le naturel et la joyeuse impudeur laissent penser que son passage chez Pascal Thomas lui a été fort profitable.CC


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