Julie cuisine


Folk / Pour ceux qui sont coutumiers du folk alternatif et des concerts d'Herman Düne donnés dans un garage, entre un utilitaire en révision et une pelle à neige, Julie Doiron est ce petit bout de Canadienne qui tient parfois la basse à leurs côtés. Assurant quand nécessaire la première partie debout sur une caisse de mort aux rats. Ce qu'on sait moins, surtout si on fréquente peu les garages, c'est que Julie Doiron, 35 ans (mais elle a l'air d'en avoir 16), a 17 ans de carrière derrière elle, dont une bonne partie cachée au sein de groupes obscurs (Eric's Trip, Wooden stars, Shotgun and Jaybird...) ou derrière des pseudos (Broken Girl). Bref qu'elle officiait déjà dans le rock alternatif nord-américain quand David Herman Düne assistait fébrilement à la pousse de son premier et néanmoins décisif poil de barbe. Mais, longtemps, la Canadienne a été cataloguée, au fil de ses albums, «chanteuse de folk ennuyeuse», ce qui au pays des divas à voix plombe un peu les perspectives de disque d'or et d'invitations chez Michel Drucker. Pourtant avec son dernier Woke Myself Up, petite cuisine folk-pop plutôt raffinée, Julie n'ennuiera personne. Comme récemment chez Herman Düne, on note un appréciable effort de production qui, n'en déplaise aux puristes de l'enregistrement sur répondeur, ne sert que mieux ses compositions. Que ce soit sur le terrain de Kimya Dawson et ses petites comptines froissées (I left Town, Dark Horse, Me and my friend, et le sublime Untitled), celui d'une pop plus ronde (l'entêtant No More, presque dansant avec sa basse de gros matou), ou, sur Don't Wannabe ou Yer Kids, celui de ses anciennes amours alternatives, quand elle faisait la popote sur le label Sub Pop aux côtés de commis à grosses guitares. SDJULIE DOIRONAu BistroySamedi 24 nov.«Woke Myself Up» (JagjaguwarDiffer-ant)


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