"Je reste assez old school"

Entretien / Julien Pras, leader de Calc, groupe pop bordelais qui depuis dix ans défie les modes et sort régulièrement des disques somptueux, dont le dernier en date, "Dance of the nerve". Propos recueillis par Christophe Chabert


Quel regard portez-vous rétrospectivement sur votre déjà longue discographie ?Julien Pras : C'est amusant, car ce n'est pas vraiment une ligne droite. Pour le premier album, on avait visé assez juste, même s'il y avait des erreurs. Le deuxième était plus chaotique. Après, on a fait Any downs at all, qui était très ambitieux ; je l'ai réécouté récemment, et j'ai été surpris, je l'ai trouvé plutôt réussi. Ensuite, on est revenu à un enregistrement quatre pistes, puis à des disques moins aventureux, mais plus adultes.Any downs at all était donc une sorte de rupture...C'est vrai. Je me rappelle qu'à l'époque, c'était la confusion dans ma vie et dans mon travail. Pendant l'enregistrement, j'étais dans un état étrange, à côté de mes pompes. J'ai mis du temps à en être satisfait, et je le vois aujourd'hui comme une transition. Comment se passe l'écriture des morceaux ?C'est moi qui écris et qui pose les structures et les harmonies vocales. Je fais un bon paquet du boulot, sans enlever du crédit à mes camarades. Mais je me disais qu'à l'avenir, j'aimerais bien qu'on se mette à bosser vraiment ensemble.Dance of the nerve, votre nouveau disque, paraît plus "électrique"...J'ai toujours la même façon de faire : non pas une volonté, mais des idées de production. Finalement, pour ce disque, j'ai laissé les rênes aux Tahiti 80. Mais le plus important, c'est le songwriting. J'aime bien les arrangements, mais ce n'est pas mal de ne pas en mettre de temps en temps. Je reste assez old school, je compose toujours seul chez moi avec une guitare sèche ; d'ailleurs, la plupart des morceaux, je peux les jouer en acoustique, guitare-chant.


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