Peinture fraîche


Expo / Les cinq jeunes peintres finalistes du Prix Jean Chevalier 2007 sont exposés dans les tout nouveaux locaux de la Galerie Houg. Cinq peintres en devenir, bourrés de talent et fort différents les uns des autres. Joseph Camara, l'aîné, a retenu les leçons de Jean-Michel Basquiat dans ses portraits de femmes striés de lignes barbelées et émaillés de phrases à l'écriture tremblée. Renaud Jerez, le cadet, présente trois toiles décevantes par rapport à la qualité de son travail habituel influencé par la peinture allemande (et que l'on peu découvrir à la Galerie Roger Tator jusqu'au 9 novembre). Le Lyonnais Laurent Proux est sans doute l'artiste le plus déconcertant du lot avec sa série de trois tableaux représentant une tranchée de travaux publics vue sous plusieurs angles. Cette série plonge le regard parmi des strates de terre menacées de s'effondrer, ou bien l'élève au-dessus de quelques pavés semblables à une ville vue d'avion. Une sorte de métonymie de la ville contemporaine qui constitue une nouvelle étape de son exploration des architectures et des activités sociales actuelles. Aux antipodes, Frantz Metzger lance ses cris de peinture «floutée» et signe une œuvre puissante : un homme recouvert d'un manteau, et englué dans un marécage tel un albatros baudelairien échoué, ou une toile du jeune Francis Bacon... Samuel Richardot, quant à lui, a tout simplement remporté le Prix Chevalier, avec trois grandes toiles structurées à la Cy Twombly, mais sans le lyrisme ou la graphie de ce dernier. Ici, ce sont plutôt des traces, des transparences, des fragments figuratifs (d'oreille, de squelette, de feuille ?), des fluides, des auréoles évanescentes qui se déposent avec légèreté sur des surfaces blanches. Chaos impalpable et poétique. Jean-Emmanuel DenavePrix Jean Chevalier 2007À la Galerie Olivier Houg, 45 quai Rambaud (à côté de la Sucrière)Jusqu'au 10 novembre 2007


<< article précédent
Double Je