Le bon cap du Riddim Collision

Festival / L'édition 2008 du festival de Jarring Effects, Riddim Collision, s'est montée dans la douleur, mais accouche d'un beau programme, avec en cadeau inestimable la découverte inattendue du hip-hop sud-africain. Christophe Chabert


Ça s'appelle une galère de dernière minute : le festival Riddim Collision, qui devait se tenir comme l'année dernière sous chapiteau, mais cette fois-ci à Caluire, a finalement dû plier sa tente et se dispatcher sur des lieux de concerts plus traditionnels. Le principe de précaution a encore frappé, et on va finir par donner raison à Jacques Attali (quoique... non, finalement !). Ce déménagement précipité ne doit pas faire oublier l'essentiel : l'affiche de ces quatre soirées éclectiques comme à l'habitude du festival. Au sommaire donc, dub, rap, rock et électro venus d'un peu partout dans le monde, du plus proche (les Lyonnais d'High Tone) jusqu'au plus exotique (la Bosnie, avec laquelle Jarring Effects, association-label organisateur, entretient des liens historiques). On ne va pas s'amuser ici à détailler la programmation complète, mais disons que du duo mythique Plaid et son électro hypnotique, à la prestation de Reverse Engineering, associé pour l'occasion au flamboyant M. Sayyid, rappeur de feu Antipop consortium, en passant par les très cultes Double Nelson, des frenchies au rock bruitiste et radical, il y a du beau et du bon à écouter chaque soir.Le Beat des Sud-africainsL'excellente surprise du festival est très liée à l'actualité discographique du label. En effet, quelques jours avant le début de la manifestation, celui-ci publiera Cape town beats, un triple CD absolument indispensable qui fera découvrir à tous les auditeurs curieux les facettes tumultueuses et passionnantes du hip-hop sud-africain. Car l'Afrique du Sud, ce n'est pas qu'une équipe de rugby championne du monde, c'est aussi un label (African Dope) abritant une team de Dj's et de MC's opérant quelques placages sonores parfaitement réglementaires. Sur la première galette dorée, on aura ainsi un menu découverte du meilleur de la production locale : c'est tout bonnement renversant de talent et de culot, les samples les plus fous, les basses les plus lourdes et les mélodies les plus accrocheuses se succédant à une cadence imparable. Pour les deux autres disques, c'est avec Simon Ringrose que l'on fera plus ample connaissance : que ce soit sous le pseudo de Sibot (son projet électro-hip-hop, assez proche par ses collages créatifs et sa bonne humeur du boulot d'un Kid Koala) ou sous celui, amusant, de Dj Fuck (accompagné de MC Totally Rad, les deux font bien la paire), le garçon débouche les oreilles, même celles du plus mal embouché. Ça tombe bien : c'est lui que le festival a convié pour représenter son pays (et présenter ainsi ce disque essentiel) lors de cette huitième édition. Insistons : c'est plus qu'une curiosité ; une vraie baffe dans la gueule !Festival Riddim CollisionDu 31 octobre au 4 novembre (www.riddimcollision.org)"Cape town beats" (Jarring Effects/Discograph)


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