«Grrrnd Zero n'est pas un caprice»

Entretien / Les activistes de Grrrnd Zero font le point sur leur situation. Propos recueillis par SD


Petit Bulletin : Comment se passe l'actuelle cohabitation avec le Rail Théâtre ?
Grrrnd Zero : Avec les gens du Rail, très bien. C'est plus compliqué en termes logistiques. Même si on a obtenu beaucoup de choses, ce camping permanent nous empêche d'avoir le fonctionnement alternatif qu'on voudrait avoir. On aspire à un nouveau lieu d'ici 2009-2010, car cette situation est censée être provisoire. Pourquoi ne pas vous contenter d'organiser des concerts dans les lieux existants ?
Quand on a ouvert le squat de Gerland, le but était d'avoir un lieu alternatif qu'on gère de A à Z, pas juste d'organiser des concerts. De toute façon, on n'aura jamais accès aux salles commerciales. Ne serait-ce que parce qu'on veut garder nos principes de base visant à ne pas infantiliser le public (prix libre, absence de service d'ordre, permission d'apporter ses boissons...).Ces principes sont surtout une manière de se tirer une balle dans le pied quand il s'agit de discuter avec les autorités...
Non, puisque ça marche : on montre qu'en responsabilisant le public, on n'est pas obligé de le traiter comme à Disneyland. La Mairie ne comprend pas toujours, mais il n'y a pas d'hostilité. Lyon a quand même une approche des cultures alternatives de plus en plus positive. Justement, sur ce point, n'êtes-vous pas un alibi ou une vitrine à peu de frais pour les pouvoirs publics ?
Probablement. Mais on ne fait pas ça pour la ville de Lyon. Après qu'elle se serve des cultures alternatives pour sa com', c'est de bonne guerre. Mais ça l'oblige aussi à ne pas faire les choses à moitié, car tout est loin d'être parfait.On a parfois l'impression que vous ne cesserez jamais de vous plaindre...
Attention, on relativise : on n'est pas au Sahel en train de mourir de faim. Mais Grrrnd Zero n'est pas un caprice, on se bat pour ce qui nous semble important car notre réflexion va au-delà de l'engagement culturel. Remettre des choses en question, y compris par rapport à des partenaires comme la Ville, nous permet justement de ne pas rester un alibi passif et de participer à la solidarité locale.


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