Quelle heure, le rendez-vous ?


Expo / Pas forcément bien située dans le calendrier (en plein dans le début de la biennale d'art contemporain) l'exposition Rendez-vous 2007 révèle dans son étendue le casse-tête qu'a dû être sa mise en place. Comment trouver plusieurs dizaines de dignes représentants de la jeune garde d'artistes plasticiens? Il a pour cela fallu piocher chez ceux qui n'affichent pas trente ans au compteur. Du jeune, du prometteur, accompagné, malgré tout, de quelques noms plus assis, c'est ce que propose l'exposition collective actuellement visible à l'École nationale des beaux-arts. Les sculptures de Cédric Alby (un des artistes de l'exposition issus de l'Enba) ont été choisies pour jalonner le circuit alambiqué de la visite. Et c'est une bonne idée. Mettant l'art au pied du mur, et au sens propre, ses coulures de peinture texturées, sortant d'un tuyau vissé au bas des cloisons, tranchent avec l'ensemble des vidéos qui infestent l'exposition. Celle de Patrick Jolley, par exemple, tombe dans un gore peu crédible, tandis que les vidéos de nuages de Sabino d'Argenio, filmées à partir d'un hublot d'avion n'évoquent jamais cette fameuse «suspension mentale», ni dans leur vaine lenteur ni dans leur mauvaise lumière (due au hublot, sans doute). Clare Langan, peut-être, nous sauve d'une définitive opinion péjorative sur l'installation vidéo. En peignant elle-même ses filtres, elle obtient une image douceâtre et onirique. Dans l'ensemble, les filles sortent d'ailleurs du lot, et l'on citera la série de dessins grand format, déroutants, de Fernanda Chieco et la chambre de Delphine Balley. Si la mise en scène de sa propre famille dans un drame sanglant n'est pas une idée nouvelle, elle est tellement appliquée qu'elle fait du bien aux yeux et à nos instincts meurtriers, parfois réprimés pendant la visite de cette exposition. Dalya DaoudRendez-vous 2007A l'Enba, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1erJusqu'au 7 octobre (04 72 00 11 71)


<< article précédent
«La concurrence entre universités existe déjà»