De la musique avant toute chose...

Classique / Opéra, Auditorium : les guichets sont ouverts, la saison 2007-2008 va commencer, le public trépigne, les mélomanes espèrent, les puristes râlent déjà devant tant de nouveautés annoncées. Pascale Clavel


À l'opéra, Serge Dorny, offre chaque saison une programmation finement équilibrée entre respect des traditions et forte envie de faire découvrir les tendances artistiques les plus avant-gardistes. Le fil rouge de cette année : la nuit. C'est vaste la nuit... On peut y trouver un grand nombre d'opéras. Ceci dit, il faut bien l'admettre, la traversée de la saison a du mordant et de l'audace. «La nuit, l'heure de la fête. La nuit, l'heure des étoiles, l'heure de la lune. La nuit, l'heure de l'obscurité». Serge Dorny se régale par avance, c'est son rôle. Le public risque fort de se retrouver au milieu de chaque opéra avec la même peur et la même passion que lorsqu'il se croyait seul, enfant, la nuit devant le grand méchant loup. C'est sur un voyage au cœur de Siegfried de Wagner que débute la saison. Comme pour s'excuser de cette nuit-là, intérieure, obscure et inquiétante, La Vie parisienne d'Offenbach lui succèdera et offrira quant à elle une nuit folle et brillante. Dans ce grand bain d'obscurité, il faudra s'arrêter sur une belle étoile filante : le festival nô en mars, à ne manquer sous aucun prétexte, pas même par peur du noir.Concerts express(o)C'est la tragique histoire de Pelléas et Mélisande qui sera le fil rouge de l'Orchestre National de Lyon cette saison. La pièce de Maeterlinck a inspiré nombre de compositeurs et le chef d'orchestre Jun Märkl tient à faire découvrir au public lyonnais les quatre partitions maîtresses de Debussy, Schoenberg, Fauré et Sibélius. Au cours de cette saison, il faut noter le passage, en février, d'Eliahu Inbal, l'un des plus grands interprètes des symphonies de Gustav Mahler. Il dirigera, à cette occasion la 4e symphonie du compositeur romantique. L'éclectisme de la programmation emportera le public vers des «concerts expresso». Dans le même esprit d'ouverture, trois «concerts famille» invitent les familles à des spectacles musique et théâtre. Par ailleurs, l'œuvre de Thierry Escaich, compositeur en résidence pour trois saisons, sera mise à l'honneur. La collaboration d'Escaich n'est pas nouvellen, mais prend une autre dimension avec la commande d'une œuvre pour voix et orchestre qui sera donnée en mai 2008. D'ici là, Jun Märkl met cette année le théâtre à l'honneur en invitant Éric Massé. Le jeune metteur en scène aux initiatives passionnantes a su créer un univers poétique autour de Pelléas et Mélisande : deux acteurs, deux chanteurs en confrontation dans une ambiance presque enfantine, mystérieuse et d'une grande sensualité. Le résultat est saisissant d'épure lorsqu'on sait que tant de mise en scènes ont plutôt mis en abîme la belle partition de Debussy, à découvrir le 28 septembre.


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La rentrée des week-ends