Le bal des schizos


Chaos / La sulfureuse et controversée Demeure du Chaos fait à nouveau parler d'elle. À l'occasion de la Biennale d'art contemporain, Thierry Ehrmann semble pris d'une espèce de schizophrénie : mécène de la Biennale officielle d'un côté, organisateur d'une sorte de biennale off ou plutôt d'une anti-biennale de l'autre. Face A, un businessman rationnel et affûté. Face B, un millionnaire punk ? Allez savoir... L'intitulé de l'événement se donne en tout cas sciemment des connotations psychiatriques : «Borderline» pour une navigation à vue entre névrose et psychose, actuel et virtuel, bunker et container géant, surface et terrier... On passera sur le vocabulaire un peu grandiloquent pour n'en retenir que l'essentiel : la tentative, dixit Thierry Erhmann, de créer «une expérience forte, de l'ordre de l'œuvre vécue, qui dépasse certaines limites jusqu'à amener le spectateur à ne plus trop savoir où il va, tout en conservant un côté festif et intimiste». La Borderline rejette par conséquent toute idée de programmation (les performances ou autres événements seront révélés au fur et à mesure, quelques jours avant, sur le site de la Demeure du Chaos www.demeureduchaos.org) et attend du visiteur un geste singulier en signe d'implication : avaler une pilule nommée "DDC" (totalement inoffensive rassure Ehrmann) dont l'absorption sera vérifiée à l'entrée par une petite échographie. Gloups et regloups ! Et l'artistique dans tout ça ? La Borderline susurre l'intervention de performers européens connus, la présence de Mathieu Briand (auteur déjà du bunker de la Demeure et artiste passionné par les sphères virtuelles), de street-artistes, la diffusion d'une sorte de chaîne de télévision universelle, la découverte d'étranges containers et d'espaces d'autonomie. À l'instar de la Biennale "in", la Borderline se propose de définir le monde d'aujourd'hui et la décennie en cours, mais dans une version résolument plus «Dark side of the moon»... JEDBorderline biennal off LyonÀ la Demeure du Chaos à Saint-Romain-au-Mont-d'OrJusqu'au 31 décembre


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La danse, à chaud