La Dernière fanfare ?


Cinéphilie / Cet été, l'hécatombe cinématographique ne s'est pas arrêté aux noms célèbres de Serrault, Bergman et Antonioni. Les défenseurs d'un cinéma indépendant, et particulièrement ici en Rhône-Alpes, étaient aussi en deuil : la disparition de Pierre Todeschini, fondateur des Rencontres du cinéma italien d'Annecy et longtemps président de l'Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai, puis celle de Mohamed Kadded, ancien coordinateur du GRAC (Groupement Régional d'Actions Cinématographiques), réalisateur de courts-métrages et d'un documentaire sur l'amour de la salle de cinéma, ont jeté quand même un drôle de froid. Dur mois d'août, donc... Mais le combat continue ! Car le cinéma en salles, malgré la montée d'Internet et de la vidéo hi-tech, reste un enjeu majeur, entre ceux qui y voient encore un art avec une histoire et ceux qui voudraient n'y projeter que des produits à consommer avant la date de péremption (en général, 15 jours après la sortie !). Comme rien n'est simple, c'est justement un grand cinéaste chevauchant héroïquement les plaines d'Hollywood qui est à l'honneur de l'automne cinéphile lyonnais : John Ford, dont les films seront montrés jusqu'à noël à l'Institut Lumière. La rétro a déjà débuté, avec notamment cette semaine le classique Les Cheyennes, on en reparlera longuement courant octobre. L'Institut propose aussi un plus attendu cycle Fassbinder, mais qui contient un morceau de choix particulièrement rare : l'intégrale de son feuilleton Berlin Alexanderplatz, pour la première fois sur grand écran ! Là encore, on y reviendra... Pour la suite, un an après sa mort, c'est Robert Altman, cinéaste essentiel, qui sera à l'honneur, ainsi que Sacha Guitry, bonne occasion pour tordre le cou à certains clichés concernant ses films. Ailleurs, ce sont les festivals qui feront l'actualité : Hors écran et Cinéma Nouvelle Génération fin septembre, Asiexpo en novembre, juste avant le Festival du film court de Villeurbanne. À signaler aussi, une nouvelle saison de ciné-collection, les projos cinéphiles des salles du GRAC, qui démarre en beauté et en fanfare (des Balkans) avec le sublime Temps des Gitans de Kusturica. CC


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«Rester grand public et de qualité»