Les enfants des planches

Jeune public / S'il est un public qui ne tolère pas la médiocrité, c'est sans aucun doute celui des jeunes spectateurs. Le Théâtre Nouvelle Génération l'a bien compris. Dorotée Aznar


Dans le domaine du théâtre jeune public, le Théâtre Nouvelle Génération, niché rue de Bourgogne (Lyon 9e), est incontournable. À sa tête depuis trois ans, le metteur en scène Nino d'Introna, ancien directeur artistique du Teatro d'ell Angolo de Turin, qui vient d'être renouvelé dans ses fonctions pour trois saisons supplémentaires. «Je suis à l'aube d'une nouvelle étape. J'ai bien compris la maison et le public, je vais maintenant pouvoir développer mon projet», explique le directeur du plus petit Centre dramatique national français. Son objectif est le même depuis son arrivée au TNG : «développer un théâtre qui touche le jeune public mais pas uniquement ; un théâtre qui n'exclut ni les jeunes ni les adultes. En un mot, favoriser un théâtre intergénérationnel». Et à ce petit jeu, Nino d'Introna a largement gagné les faveurs du public et de la critique en présentant des pièces d'une exigence et d'une poésie rares, qui ne font plus des adultes de simples «accompagnateurs», mais de véritable spectateurs. Les chiffres de fréquentation du théâtre traduisent cet engouement et avec des taux de remplissage qui oscillent entre 95 et 97% et des abonnements en hausse constante. De très bons résultats qui n'empêchent pas une prise de risque au niveau artistique, comme le précise Nino d'Introna : «il est hors de question de ne programmer que des titres «locomotives» qui vont attirer un public nombreux. Nous avons eu six créations l'an dernier et nous en proposons également six cette année».Mélanges des genres
Les dix-neuf spectacles à l'affiche cette saison traduisent par ailleurs une volonté de diversifier l'offre et de présenter toutes les formes de théâtre afin de «sortir le théâtre jeune public d'une certaine stagnation et de stimuler la curiosité». Ainsi, la compagnie Piccoli principi invite à la découverte de l'art contemporain avec Ba Ba (du 12 au 18 octobre) et Faust (les 6 et 7 décembre) propose une relecture du chef-d'œuvre du cinéma muet allemand avec une bande son interprétée en direct. On trouve aussi de la commedia dell'arte (La Commedia della pazzia, du 14 au 16 décembre), de la vidéo (La Petite Insomnie, les 8 et 9 janvier), du théâtre d'objets avec la compagnie Philippe Genty (Boliloc, du 11 au 19 janvier) et des contes (Le Petit Chaperon rouge, du 29 janvier au 1er février). Sans oublier les marionnettes, le théâtre musical, la danse, le mime, les clowns... Avec évidemment des passages par un théâtre plus «traditionnel» (Le Voyage de Pierre l'heureux d'August Strindberg, les 25 et 26 octobre ou Jojo au bord du monde de Stéphane Jaubertie, du 4 au 21 mars. Histoire de prouver que même si, comme le directeur du TNG, on croit «en la force du texte», ce n'est sans doute «pas la seule forme de théâtre possible».


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