Changement de décor

En chantier / Si vous n'avez jamais mis un pied au Théâtre National Populaire de Villeurbanne, cette saison est celle de la dernière chance pour le voir en l'état. Dès le printemps 2008, le TNP déménagera pour retrouver un théâtre plus neuf, plus beau, plus grand. Dorotée Aznar


Un goût certain pour les assertions tragiques pourrait nous inciter à parler de la «dernière saison du Théâtre National Populaire», mais économisons-nous. Il s'agit certes de la dernière saison dans le théâtre tel qu'on a pu le connaître jusqu'ici, mais le TNP ne cessera pas de programmer jusqu'à la fin des travaux, prévue en 2010. Le chantier ne devrait en effet pas entraîner d'interruption des spectacles, grâce à une seconde salle-relais de 250 places, construite à l'arrière du TNP, rue Louis-Becker qui accueillera les activités du théâtre et des ateliers de répétition à partir du printemps 2008. Une fois le grand plateau rouvert, cette salle permettra, selon Christian Schiaretti, «de présenter des travaux plus alternatifs et des longues séries». Les problèmes actuels que connaît le théâtre, pointés du doigt par le directeur du TNP (concentration de l'outil sur le grand plateau, absence d'une petite salle, de lieux de répétition et d'espaces alternatifs), devraient tous être résolus grâce à un investissement de plus de 18 millions d'euros (financé par la Ville de Villeurbanne, l'État, la Région et la Communauté urbaine). Le TNP pourra alors affirmer son «ambition internationale», son «ambition nationale» et son «ambition de théâtre de service public».Vivement demain
En attendant la fin de ces gigantesques travaux, il convient de se pencher plus avant sur le cru 2007-2008 concocté par le maître des lieux. Deux de ses créations de la saison passée seront à l'affiche : Les Visionnaires, en octobre, (pièce créée en collaboration avec l'ENSATT) ainsi que les trois réjouissantes comédies de Molière auxquelles seront ajoutées deux nouvelles farces, La Jalousie du Barbouillé et Le Médecin Volant, en novembre. Le TNP accueillera également quelques-uns des spectacles les plus exaltants de la saison. Le génial Antonio Latella (qui avait mis en scène Les Larmes amères de Petra von Kant la saison dernière) revient en janvier avec Moby Dick d'après Melville et Giorgio Albertazzi dans le rôle d'Achab, le capitaine du baleinier. Tout aussi attendu le brésilien Enrique Diaz qui se plongera dans les relations œdipiennes en explorant successivement Hamlet (Répétition. Hamlet, fin novembre) et La Mouette (le 30 novembre et le 1er décembre). Évoquons aussi la petite virée que nous propose Christophe Perton dans l'Allemagne des années 20 avec Hop là, nous vivons d'Ernst Toller (en janvier) et il sera temps de boucler la boucle. Pour clôturer la saison, Christian Schiaretti montera en effet la fable politique de Michel Vinaver Par Dessus Bord qui fut crée par Planchon à l'inauguration du TNP, en 1973.


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