Le grand débarquement


Made in GB / Beaucoup plus rares dans nos salles de théâtre que leurs homologues allemands, les auteurs contemporains britanniques débarquent en nombre cette saison. Avec Edward Bond en éclaireur, désormais bien connu du public français. Deux de ses trois pièces qu'Alain Françon avait créées en 2006 à Avignon, Si ce n'est toi et Chaise seront reprises au Toboggan de Décines, programmées par le TNP (du 1er au 4 avril). De la même génération, mais beaucoup moins traduite et jouée chez nous, Caryl Churchill est pourtant familière du Royal Court Theatre de Londres où ses pièces sont régulièrement saluées. Catherine Hargreaves, grande défricheuse de textes anglophones, mettra en scène Un grand nombre, où un père, peu satisfait de l'éducation qu'il a prodiguée à son fils, l'abandonne et s'en voit proposer un second, identique. Si l'on se fie à la belle mise en lecture qu'elle avait proposée aux Européennes l'an passé (Machinal de Sophie Treadwell), la jeune metteur en scène devrait s'emparer avec brio du ton a priori comique et surréaliste de cette pièce, en mars aux Ateliers. Aux Ateliers également, mais en ouverture de saison cette fois (octobre), séance de rattrapage pour ceux qui raté Shopping and Fucking de Mark Ravenhill mis en scène par Simon Déletang. Il avait livré une lecture sobre mais néanmoins percutante de l'œuvre de l'un des représentants les plus radicaux du théâtre In yer face (courant anglais qui signifie littéralement le théâtre «dans ta gueule»). Un autre auteur anglais devrait bousculer le public, David Harrower, avec Blackbird, ou les retrouvailles d'un homme et d'une femme qui se sont aimés alors qu'il avait quarante ans et elle douze. Une question de société sensible à laquelle s'attaquera Claudia Stavisky en mai aux Célestins. DA


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