«Redonner envie d'acheter des disques»

Entretien / Stéphane Ichaï, manager du label Microbe, revient sur sa politique éditoriale et sur sa volonté d'associer musique, image et écriture. Propos recueillis par CC


Petit Bulletin : Pourquoi cette édition luxe de l'album ?
Stéphane Ichaï : On a ajouté un CD d'inédits, mais surtout, 16 dessins originaux de Fabio qui peuvent se détacher comme des cartes postales. C'était évident, et d'ailleurs on regrette de ne pas lui avoir proposé cette partie graphique pour le premier album. L'idée est d'éditer des objets qui vont au-delà du simple disque, et cela participe d'une réflexion générale sur comment redonner envie d'acheter des disques.Vous comptez reproduire la chose avec d'autres albums ?
Pour le prochain album de Morning star, nous avons travaillé avec David Scrima, un dessinateur qui fait des portraits de musiciens, ça va de Johnny Cash à Herman Düne. On l'a invité à dessiner pendant les sessions d'enregistrement de l'album. Ça va dans le même sens que pour le disque de Fabio : d'un côté, il y a la version numérique que l'on peut acheter sur ITunes, de l'autre, il y a un réel souci de proposer un disque avec un contenu qui soit aussi graphique.D'autres pistes en la matière...
Nous venons de sortir le premier volume d'une nouvelle collection avec Charlie O Trio. LE concept, c'est de saisir l'instantané d'un événement musical. On enregistre en live et en public une session unique, en présence d'un photographe et d'un caméraman. Celle de Charlie O a duré trois heures, et on en a tiré un livre-disque, avec 20 minutes de vidéo en plus sur le CD. Ce qui est particulier avec cette collection, c'est qu'on la trouvera essentiellement dans des magasins de disques indépendants mais aussi dans des librairies. L'objet lui-même est un peu plus grand qu'un CD. Pour la suite, nous avons fait une dizaine de propositions à d'autres artistes, certaines sont en bonne voie et ce ne sera pas forcément des musiciens français...


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Caro Fabio