Chocs en scope


Cinéma / En cette période de refroidissement climatique, le cinéma en plein air n'est peut-être pas la meilleure idée du monde. Et pourtant, il y a de beaux films à se mettre sous la rétine pour la cuvée 2007 de L'Été en cinémascope. Comme chaque année, l'Institut Lumière pioche sans réelle thématique dans des films venus du monde entier, grands classiques et petites raretés du 7e art lancés à la volée chaque mardi sur la place Ambroise Courtois. Après Un homme et une femme et Le Pigeon, on continue avec Tenue de soirée de Bertrand Blier. Gros succès à l'époque, un peu oublié depuis, le film marque la fin de l'incroyable première partie de carrière du cinéaste et annonce même son affaissement par la suite : si les 45 premières minutes sont du très grand Blier, avec des dialogues salés et un trio d'acteurs (Blanc-Miou Miou-Depardieu) impressionnant, la suite claudique et tire la langue jusqu'à un final inutilement provo. Ensuite, on ne passera pas à côté du Gentleman Jim de Raoul Walsh avec Errol Flynn, chef-d'œuvre d'un genre qui en a produit beaucoup, le film de boxe. Après deux œuvres dont le lyrisme pompier nous laisse de marbre (Le Mariage des moussons de Mira Nair et Frida de Julie Taymor), retour aux choses sérieuses pour la projo de Bullitt de Peter Yates, avec son Steve MacQueen, sa musique de Lalo Schifrin et sa mythique poursuite en voitures dans les rues de San Francisco. Moins sérieux, mais tout aussi culte : Le Magnifique de Philippe de Broca, où Belmondo s'épanouit sous les traits de Bob Saint-Clare, alter ego fictionnel d'un écrivain miteux de romans de gare, François Merlin, pour une comédie d'aventures qui fait honneur au cinéma populaire français des années 70. 70 encore avec le film de clôture, La Tour infernale, qu'on ne présente plus tant il représente un sommet du film-catastrophe genre dont l'Amérique parano raffolait pendant la guerre froide. Espérons que, ce soir-là, la catastrophe ne soit que sur l'écran, et pas dans les cieux lyonnais ! CC


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Poésie abstraite, paranoïa concrète