Le jour des Seigneurs


Musique / Sur leur page Myspace, les Purple Lords citent, au rayon influences, quelques prestigieux duos de frères ennemis du rock dont les frictions ont produit quelques-uns des meilleurs disques de l'Histoire : Tom VerlaineRichard Lloyd de Television, Keith RichardsBrian Jones des Stones ou encore Lou ReedSterling Morrison du Velvet. Est-ce parce que les deux principaux protagonistes du groupe, le chanteur-guitariste David Guillaume et le guitariste Alban Jamin, s'accomplissent dans une saine émulation ? Possible. C'est en tout cas régulièrement ce qui fait avancer les groupes : souvent affiliés à une école purement garage, les Purple Lords s'en émancipent en réalité de plus en plus sans pour autant se renier, comme sur le récent 4 titres Jump The Next Train. Le résultat : un mélange de rock possédé à la Jon Spencer, de décadence glam et d'efficacité stonienne labellisée «Electric Dandy Rock n'Roll». Losing Edie, qui rappelle le Supergrass des débuts, ou le très 50's The San Antone Ring permettent de mesurer à quel point la rythmique des Purple Lords tient fermement une baraque prise d'assaut par les guitares : ces riffs chewing-gums si caractéristiques du groupe, frôlant la dégringolade avant de se redresser d'un bond. Mais ce sont les deux autres titres de ce 3e Ep qui emportent véritablement le morceau : My Love comes in Color et ses cuivres New Orleans, symboles de cette ouverture stylistique, et Sunday is the day of the Lord, à ranger aux côtés des désormais classiques des Purple Lords que sont Black Rider, Freezin' Tongue ou Real Cowboys Wear Mascara. De quoi penser que le jour où tous ces titres fameux seront réunis sur un véritable album, le jour des Seigneurs sera peut-être enfin venu. Un dimanche ou n'importe quel autre jour. SD


<< article précédent
Politiques frictions