«Mettre en valeur la diversité artistique lyonnaise»

Entretien / Pierre-Marie Oullion, coordinateur du circuit électronique du jeudi. Propos recueillis par CC


Petit Bulletin : Comment se prépare le circuit électronique ?
Pierre-Marie Oullion : On fait un appel à projets global envers une soixantaine d'associations, de labels et de groupes d'artistes, trois mois avant le festival. Il s'agit ensuite d'accompagner le projet de son choix à sa réalisation. D'année en année, on a constaté que les labels s'associaient pour travailler ensemble, comme cette année Bee et Ears music. Du fait de la croissance du festival, les associations ressentent le besoin de se mettre à plusieurs et de partager leurs compétences, mais aussi d'apporter une pluralité d'horizons artistiques. Les étapes sont donc de plus en plus riches, car certains collectifs font de la vidéo ou du théâtre, d'autres ne sont pas sur le même style musical mais acceptent de les mélanger le temps d'une soirée.Cette deuxième nuit est-elle la vitrine «populaire» du festival, à la manière du défilé pour la Biennale de la danse ?
Ça n'était pas l'ambition en tout cas. C'est vrai que la gratuité et le fait qu'il y ait des étapes de jour peuvent rapprocher les deux événements. Il y a une partie du public qui ne vit Nuits sonores que par ses étapes gratuites, que ce soit les apéros sonores, la carte blanche ou le circuit électronique. Ce public-là, en effet, ne viendra pas du tout aux Nuits payantes, mais ça ne nous dérange pas de le compter dans la fréquentation globale du festival, au contraire, ce n'est pas du off. Mais dire que c'est la vitrine populaire du festival à la manière du défilé, c'est excessif, on est loin d'avoir la même fréquentation, même si entre 10 000 et 15 000 personnes, ce n'est pas négligeable non plus.S'agit-il d'une manière de promouvoir la scène locale ?
Le circuit a été créé pour l'émergence d'artistes locaux. Il y a des premières parties locales pour les Nuits aux Subsistances, mais là, c'est vraiment une opération qui met en valeur la diversité artistique des associations qui travaillent à Lyon, puisqu'il y a plus de 150 artistes sur le circuit. Et cela permet aussi de progresser dans leur professionnalisation en matière de montage de projets. Il y a d'ailleurs pas mal de gens qui sont passés sur le circuit et qui, les années suivantes, ont fini sur les Nuits payantes.


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