Mélange de genres

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Parité bien ordonnée commence par soi-même. De ce point de vue, on ne peut pas dire que Nuits sonores ait jamais sombré dans la tentation du sectarisme. œuvrant au contraire entre tradition musicale et expérimentation, électro et rock (deux notions qui s'entendent dans leurs acceptions les plus larges), beats virils et pasionaria féministes. Un credo qui a fait défiler sur les scènes de ce festival au départ électro des évidences rock telles que The Fall, Suicide, ESG ou The Bush Tetras. Cette année plus que jamais, ces parités occasionneront des merveilles de rapprochements lors de la Nuit 3, faite des plus beaux mélanges. Le symbole en est sûrement le teuton FM Einheit, électronicien diplômé certes, mais qui pendant 15 ans officia au sein d'Einstürzende Neubauten, formation pionnière puisant ses premières approches électro dans l'expérimentation rock. Un rock dont Nuits sonores n'a de cesse de vider les vieilles armoires pour en dénicher des trésors pas nés d'hier, à même d'éclairer les productions les plus actuelles. Ainsi de Kid «Congo» Powers, sorte d'«ex» en série à la carte de visite en platine, ayant tenu la guitare marécageuse du Gun Club mais aussi des Bad Seeds et des Cramps. Femmes et avant-gardeAu même rayon blues corrosif, on pleure déjà l'annulation d'Heavy Trash qui nous aurait permis d'admirer le grand Jon Spencer dans une configuration inédite et pastichante entre rock de grand papa et banane façon cormoran mazouté. À sa place, de dignes disciples assureront le prêche en la personne des Portugais de Wraygunn. On leur préférera l'homme-orchestre canadien qui bluese en solitaire, Son of Dave, ancien des Crash Test Dummies, auteurs du fameux Mmm Mmm Mmm Mmm. Ou encore LA sensation de cette scène rock : Violent Femmes, symbole de parité folk-punk qui, il y a plus de 25 ans, a mis au point du côté de Milwaukee un punk acoustique qui a essaimé dans le rock alternatif, le grunge ou même notre rock bien français : Dominique A., Noir Désir et Louise Attaque, entre autres, se réclament à grands cris de leur geste sèche et sans concession. Quel rapport avec l'électro ? Il suffit d'écouter la reprise que Gnarls Barkley fait de leur Gone Daddy Gone pour avoir la réponse et constater à quel point les Violent Femmes peuvent être dansants. Les femmes tout court ne le sont évidemment pas moins, comme le prouveront les deux vestales Miss Kittin et Ellen Alien, qui au nom de l'amitié franco-allemande et de la cause des femmes dans l'électro, se livreront un duel indirect en têtes d'affiche de la scène 2 de cette même nuit. Pendant que la troisième sera, elle, 100 % féminine et avant-gardiste : les Raincoats, marâtres du post-punk anglais, y côtoieront des héritières aussi dignes que colorées : Chicks on Speed et Angie Reed, toujours premières sur le front des questions de genre. Et des mélanges qui s'y rapportent. Nuit 3Aux SubsistancesVendredi 18 mai de 21h30 à 6h

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