Amours vaches, sur la lune


Présentation / Georges Lavaudant, ancien directeur du Théâtre de l'Odéon à Paris, a été sollicité par l'Opéra de Lyon pour mettre en scène deux œuvres peu connues : Luci mie Traditrici de Salvatore Sciarrino et Une tragédie florentine d'Alexander Von Zemlinsky. Contrairement aux deux autres metteurs en scène choisis pour travailler pendant ce festival, Georges Lavaudant a pris le parti d'inscrire les deux pièces dans un même espace. Certes, ces deux opéras ont en commun un argument assez simple : une femme adultère, un amant et un mari qui veut (ou doit) se venger pour préserver son honneur ou réaffirmer son pouvoir. Mais si les décors et les arguments sont sensiblement les mêmes, la comparaison s'arrête là. Musicalement, les œuvres sont très différentes. Selon Georges Lavaudant, Luci mie Traditrici est «un opéra très inattendu, très contemporain qui joue sur les silences. C'est une œuvre «anti machine orchestrale»». Inattendu... voire hermétique. Le metteur en scène a donc cherché à contrebalancer cette austérité en utilisant la vidéo : «j'ai souhaité ajouter des images non pas pour faire diversion mais pour accompagner cette musique», explique-t-il. Vols d'oiseaux, ombre menaçante du vautour qui plane, coulée de sang, serviteur qui épie, la vidéo doit servir à «créer des images nouvelles». Beaucoup plus accessible, Une tragédie florentine est aussi plus traditionnel dans sa forme. «Dans le premier opéra, nous sommes à l'intérieur de la conscience des personnages, c'est comme si on était sur la lune pendant une heure. Avec Alexander Von Zemlinsky, on est davantage en terrain connu, c'est une musique post-wagnérienne», explique un Georges Lavaudant visiblement enthousiaste et prêt à se frotter à l'incompréhension probable du public. DALuci mie Traditrici de Salvatore Sciarrino &Une tragédie florentine d'Alexander Von Zemlinsky, Les 17, 20, 25, 27 avril et le 4 mai à 20h


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«Préserver l'idée de mystère»