Kaiser sosies


Musique / Les Kaiser Chiefs et leur rock tapageur, mélange de l'électro-pop martiale de DAF et du lyrisme bonhomme de Dexy's Midnight Runners, font pléthore d'émules sur le front du rock dansant. Et puisque eux-mêmes rechignent toujours à venir étrenner en terre lyonnaise leur ahurissante version live et éthylique d'Apocalypto («Y'a plus de Guinness les gars, sacrifions un ampli !»), on peut toujours se rabattre sur leurs petits frères : The Sunshine Underground (également originaires de Leeds) et The Automatic (pensionnaires du même label : B-Unique). L'un comme l'autre produisent ce rock goguenard et ouvrier qui roule les «r», avale la moitié des mots, et pose dans les magazines tout en prenant bien soin d'y paraître plus abruti et houblonné qu'une guenon alcoolique. The Sunshine Underground lorgne vers la grandiloquence froide de Bloc Party ou la morgue de Hard-Fi, mais, devant son nom à un titre des Chemical Brothers, refuse de choisir entre électro aguicheuse et rock précambrien. The Automatic, Gallois sauvageons, raniment l'euphorie potache de Super Furry Animals (avec qui ils partagent leur producteur). Plus punk et plus bas de plafond, ils n'en taillent pas moins volontiers au silex six cordes et au synthé acide des hymnes propres à résonner dans les prairies des festivals d'été. Bien sûr ni l'un ni l'autre n'a inventé le fil à couper la marmelade rock en quatre (ni même en deux), mais ils n'ont pas leur pareil pour faire transpirer les jeunes filles. Le fait est qu'on ne leur en demande pas davantage. D'autant que, le rock anglais se régénérant à la vitesse d'une écorchure sur le torse d'Highlander, leurs successeurs sont annoncés (en mars en Kao) : ils se nomment Klaxons, ont le pouet-pouet en forme de sirène hurlante et sont déjà en train d'enfoncer la porte. Stéphane DuchêneThe Automatic + The Sunshine UndergroundAu Ninkasi KaoVendredi 19 janvier à 20h


<< article précédent
Sous le verre de Rozet