Singe songs


Musique / On a déjà eu dans ces mêmes colonnes l'occasion de vanter les mérites de King-Kong Vahiné, et de les inscrire dans la liste des groupes du cru à surveiller comme le lait sur le feu. Le lait sur le feu étant aussi une manière de parler de leur musique, dont les racines sont à chercher du côté de la chanson française, mais dont les branches se sont épanouies au contact de toutes les formes du rock, d'ici (Bashung et Dominique A.) ou d'ailleurs. Depuis cette présentation en bonne et due forme, les trois membres du groupe (Denis Rivet, Cécile Pousin et Stéphane Emptaz) ont pris leur envol : en remportant le tremplin Dandelyon l'année dernière, puis en sortant aujourd'hui un premier album, La Ville est tranquille. L'objet est soigné, et le contenu l'est tout autant, même si on peut d'ores et déjà faire une légère réserve : on aurait aimé par moments que les mots et la musique y fassent un peu moins chambre à part, que les textes, fort bien écrits, se laissent parfois plus emporter par le souffle des arrangements. Mais attention, qu'on ne s'y trompe pas : King Kong Vahiné confirme sur galette ce que l'on appréciait déjà sur scène, à savoir un vrai sens de la miniature musicale où le quotidien le plus banal est redessiné par une langue qui ne cherche jamais le réalisme, et où la plus simple des mélodies exécutée au Bontempi peut être recouverte par des orages de guitare. L'affaire est suffisamment dépressive (mélancolique n'est quand même plus assez fort de nos jours) pour nous réjouir, car ces trois-là ont compris que c'est dans l'évocation sincère de son inquiétude que l'on se redonne le moral. Laissons leur alors la parole, de circonstance pour le coup : «Le soir du 31, le matin du 1er, il formule des vœux pour ceux qui l'ont aimé. Et si ses lèvres brûlent, c'est d'avoir trop séché comme un vulgaire bouquet.»CCKing Kong Vahiné«La Ville est tranquille»AnthropoïdeBirdy Birdy Partners


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Acide Rock