Cocktail explosif


Danse / Après les excès de la Biennale en septembre, la danse a eu la gueule de bois pendant trois mois proposant, à quelques exceptions près, une programmation un peu timorée... Les choses risquent de changer brutalement en 2007 avec une tripotée de chorégraphes qui, littéralement, déménagent... Deux Suisses, tout d'abord, à la Maison de la Danse en janvier : Foofwa d'Imobilité, trublion iconoclaste et virtuose qui s'affronte dans un solo aux neurosciences, et Thomas Hauert, l'un des chorégraphes contemporains les plus en vue aujourd'hui, au vocabulaire à la fois ludique et complexe... Deux fortes têtes féminines, ensuite, au Toboggan pour La Place du singe : Mathilde Monnier (l'une des très grandes chorégraphes françaises) et Christine Angot (qu'il n'est plus utile de présenter) se retrouvent sur scène pour vilipender crûment la condition bourgeoise dans un dialogue choc mâtiné de paroles et de mouvements sous haute tension... Deux cultures en duo, enfin, à la Maison de la Danse en février : l'enfant terrible de la «non danse» Jérôme Bel s'entretient en gestes et en mots avec un jeune danseur thaïlandais, spécialiste des danses royales de style Khon... Mais l'événement le plus attendu et le plus foudroyant sera sans doute l'enfer chorégraphié par l'italien Emio Greco (Hell à la Maison de la Danse en février) : huit danseurs nus irradiés d'ombre et lumière pour un spectacle hallucinant emporté par la 5e Symphonie de Beethoven... Diantre ! Pour le reste, on pourra piocher dans la danse ressourcée aux éléments naturels d'Odile Duboc (en mars au Toboggan et en juin au TNP pour une création), la nouvelle création d'Abou Lagraa (à la Maison de la Danse en mars), le programme hip-hop Digital Uppercut du Toboggan (en avril) et les deux Week-ends des Subsistances toujours riches en propositions chorégraphiques fortes et singulières (Alexandre Roccoli notamment lors du Week-end Ca change ! en janvier). Jean-Emmanuel Denave


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Le cirque contre l’aliénation