Miser sur l'art contemporain

Musées / L'année 2007 devrait donner quelques couleurs aux musées lyonnais, notamment du côté de l'art contemporain avec Fabien Verschaere, l'avant-garde suisse ou le sculpteur déjanté Erwin Wurm... Jean-Emmanuel Denave


L'automne a été plutôt calme, voire en demi-teinte, dans les musées et grands centres d'art de l'agglomération lyonnaise : une exposition photo collective mi-figue mi-raisin et trois artistes Japonais mi-manga mi-sushi au Musée d'art contemporain ; une rétrospective Jacques Stella au Musée des Beaux-Arts (toujours en cours) superbe, mais tout de même moins bouleversante que les Braque-Laurens et Géricault de la saison dernière... Il y eut, a contrario, deux bonnes petites surprises à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne montrant les films solides de McCall et au Musée Dini à Villefranche présentant quatre femmes peintres du début du XXe Siècle (expositions encore visibles ces jours-ci). L'hiver et le printemps s'annoncent intéressants mais pas plus explosifs pour autant... Avec à l'horizon, notamment, un morceau d'envergure : l'événement culturel lyonno-lyonnais d'avril, L'Esprit d'un siècle, Lyon 1800-1914 , qui occupera à la fois les Archives Municipales, le Musée Gadagne, l'espace d'exposition de la Bibliothèque de la Part-Dieu, le Musée des Tissus et...le Musée des Beaux-Arts ! Ce dernier s'efforcera, à travers l'exposition Le temps de la peinture, Lyon 1800-1914, de montrer la modernité d'une école lyonnaise de peinture (Berjon, Révoil, Orsel, Janmot, Flandrin, Chenavard, Meissonier, Puvis de Chavannes, Ravier...)... Pourquoi pas ?De l'hôtel au supermarché (en passant par la Suisse)Mais c'est surtout sur l'art contemporain que nous fonderons nos plus grands espoirs. Avec, par exemple, Fabien Verschaere, artiste français qui, certes, nous avait laissés de marbre lors de sa participation à la Biennale 2005, mais qui pourrait nous surprendre avec un projet d'exposition très original au Musée d'art contemporain : Verschaere transformera un étage du musée en «hôtel-cerveau» onirique et fantasmatique, invitant le visiteur à franchir tour à tour sept portes s'ouvrant sur sept chambres délirantes, aménagées d'une bonne dose de psychédélisme, d'ambiances cauchemardesques et d'architectures «liquides» ! Parallèlement, le musée présentera une ribambelle d'artistes suisses ayant pour point commun d'être nés dans les années 1960. Parmi eux, quelques ténors de la scène artistique contemporaine : Pipilotti Rist (artiste bardée d'humour travaillant sur l'émotion, la sensualité et l'érotisme à partir d'installations mêlant vidéo, musiques et poésie hallucinée), Ugo Rondinone (et ses mises en scènes à la poésie mélancolique bouleversant nos repères et nos sens), Fabrice Gygi, Andreas Dobler... Notons aussi au MAC, la présentation en juin de l'Autrichien Erwin Wurm : une des grandes stars du moment, capable des délires sculpturaux les plus absurdes et foldingues... L'IAC de Villeurbanne poursuit tranquillement quant à lui sa programmation d'artistes méconnus, et il faudra prêter attention à Jens Haaning : un trublion danois né en 1965 cherchant à dé-programmer nos habitudes sociales et politiques à travers, par exemple, l'installation incongrue d'une agence de voyage ou d'un supermarché dans des galeries d'art.


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