Mélodies de bonne heure


Disques / Sortir un album en début d'année c'est l'assurance d'être oublié par les palmarès de décembre. Alors pour ceux qui frappent les premiers, il n'y a qu'une solution : frapper fort. Après Mali Music et Gorillaz voici The Good, the Bad and the Queen (le 22 janvier), énième projet parallèle à concept bidon de Damon Albarn. L'écoute répétée du single The Herculean suffit à confirmer ce qu'on savait : Damon a certes une tête à claques mais elle est loin de sonner creux. Un peu comme les bruyants, mais pas si pouet-pouet, Klaxons, résolus à attaquer le dance-floor au pied de biche d'un happy hardcore fluo, futuriste et ravageur (Myths of the near future, le 29 janvier). Une démarche à l'opposé de l'autre révélation british du moment, le mal nommé Pop Levi dont le glam-blues fiévreux aurait tendance à faire oublier que Liverpool fut une terre de pop câline et enchanteresse (The Return To Form Black Magick Party, le 12 février). Moins de paillettes, dans le blues lillois de l'ex-Villeurbannais Red, mais autant de tripes : après le (trop ?) chiadé Nothin' to Celebrate, Social Hide and Seek semble opérer un retour salvateur aux sources viscérales de son artisanat rauque n'roll. (le 15 janvier). Enfin, dans la série les rockeurs américains ont des looks de postiers, il y a d'abord Clap your hands say yeah : le charisme d'une tourte aux poireaux en concert mais un premier album aux petits oignons qui nous fait attendre le second la langue pendante (Some Loud Thunder, le 30 janvier). Ça tombe bien, elle touchait déjà le sol à l'écoute du dernier The Shins, Wincing the night away (le 22 janvier) et son merveilleux single Phantom Limb. Les Shins achètent peut-être leurs chemises dans les pages «Bricolage» de la Redoute, mais ils n'attendront pas la fin de l'année pour être les gagnants du concours d'élégance pop. SD


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