Les Lumières des faubourgs

Événement / Quatre jours de fête, des budgets en hausse et toujours plus de visiteurs attendus, cette nouvelle édition de la Fête des Lumières est pourtant portée par une volonté de «délocalisation». Dorotée Aznar


Il y a deux ans, le groupe marseillais Dunes proposait une réflexion sur «la nuit et les perceptions», place des Terreaux. Un an et un bide gigantesque plus tard, les (nouveaux) organisateurs de la Fête des Lumières faisaient le choix d'inviter le Groupe F, spécialisé dans la pyrotechnie et les projets de grande envergure. Approbation populaire assurée mais nouveau cas de conscience à l'horizon : des milliers de spectateurs agglutinés, une place impraticable et une circulation impossible. L'édition 2006 tentera donc d'être celle du juste milieu. Pour inviter les spectateurs à aller voir ailleurs ce qui s'y passe, le nombre d'installations en Presqu'île a été revu à la hausse (20 contre 15 l'an dernier) et la Place des Terreaux ne devrait être qu'un lieu de passage : «nous avons imaginé un dispositif contemplatif qui permet de ne pas immobiliser le public», nous a-t-on expliqué (voir encadré ci-contre). Obsession du désengorgement et de la gestion des 4, 5 millions de visiteurs attendus, les spectateurs sont invités à «découvrir des lieux inattendus» : les pentes de la Croix-Rousse, les cours intérieures de l'Hôtel de Ville, la Gare Saint-Paul... et à se rendre dans les différents arrondissements de la Ville. Argument ultime à la mobilité: les transports en commun (s'ils ne se mettent pas en grève) seront gratuits le 8 décembre.Lumineuses, sonnantes et trébuchantesDélocalisée ou pas, la Fête des Lumières demeure une très bonne opération pour la Ville de Lyon. Pour son image tout d'abord, comme n'a pas manqué de le rappeler le Sénateur-Maire, Gérard Collomb : «Lyon, à travers la Fête des Lumières a su créer une identité culturelle, vendre son image et son cœur à l'international». Reconnue comme un événement unique en Europe, la Fête des Lumières est en effet le premier événement lyonnais en termes de notoriété et de fréquentation. Ce qui n'est pas sans conséquences sur l'économie locale. L'an dernier, l'Office de Tourisme a vu sa fréquentation augmenter de 20%, les TCL ont accueilli près de 3, 6 millions d'usagers et les touristes qui se sont déplacés pour l'occasion ont permis aux hôteliers de louer quelque 20 000 chambres en quatre jours. De quoi justifier l'intervention du maire de Lyon qui a rappelé que la ville «ne devait pas perdre le sens traditionnel de la fête, celui de la solidarité et du partage». L'esprit d'une fête populaire et improvisée, en quelque sorte.La Fête des LumièresDu 7 au 10 décembreProgramme complet des animations en page 11


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Prophète en son pays