Cinéma in vitro


Festival / Pour la 20e année, le festival À nous de voir à Oullins cherche à abattre les clichés sur le cinéma scientifique, en ouvrant grand les vannes de ses sélections sur des questions de société, accueillant des documentaires dont les sujets et la forme garantissent à la manifestation un caractère populaire et présentant l'ensemble avec un souci constant de pédagogie (chaque séance est précédée d'une conférence ou d'un débat). Deux grands cinéastes ont cette année les honneurs du festival : Frederic Wiseman et Gérard Mordillat. Wiseman, c'est un peu le Depardon américain. On connaît ses grandes enquêtes documentaires sur les institutions que sont Welfare et Public Housing, moins ses films consacrés aux comportements des animaux ; c'est cet aspect de son œuvre qui sera discuté à Oullins, avec une conférence et un film, Primate. Quant à Gérard Mordillat, après une carrière en demi-teintes comme réalisateur de fictions, c'est bel et bien le documentaire (et sa rencontre avec Jérôme Prieur) qui lui offrit un second souffle : un film sur Antonin Arthaud, et une longue enquête historico-scientifique sur le Christ, Corpus Christi, présentée cette année. Pour ce qui est des thèmes retenus pour cette édition, cinq programmes se pencheront sur la question de la sexualité, quatre traiteront de l'économie. On s'arrêtera sur cette dernière thématique puisque, dans un probable souci de rigueur intellectuelle, le festival y alternera documentaires plutôt critiques sur la mondialisation et ses conséquences (malbouffe, faillite du politique...) et visions «humaines» du point de vue des petits patrons. Enfin, la traditionnelle nuit de la science-fiction sera cette année moins portée sur le cinéma d'anticipation parano, mais vers le futur animé, avec des choses aussi recommandables que Final Fantasy, Métal Hurlant ou le méconnu Gandahar, un des chefs-d'œuvre du regretté René Laloux...CCÀ nous de voirÀ la MJC de Oullins du 23 novembre au 3 décembrewww.mjc-oullins.com


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Beauté désintéressée