Augiéras, le mystère


Rencontre / Mais qui était François Augiéras ? Un nomade, un aventurier, un barbare, un artiste, un fou ? N'était-il pas, tout simplement, un poète ? Ce qui est sûr, c'est que sa vie, dont il disait qu'elle était peut-être sa plus belle œuvre d'art, il l'a menée en poète. Avec intensité et fulgurance. Dans une quête insatiable d'un ailleurs improbable et au travers d'une aventure intérieure absolue. Né aux États-Unis en 1925, il passe sa jeunesse en France avant de s'engager dans la marine. Son premier voyage, en Algérie, est une révélation. Il y reviendra d'ailleurs, pour un séjour chez son oncle qui sera plus tard décrit dans son premier livre, Le Vieillard et l'enfant, qu'il signe du pseudonyme d'Abdallah Chaamba. Ce récit sulfureux, qui aborde la relation homosexuelle entre les deux hommes, est remarqué par les plus grands : Gide, Miller, Cendrars, Michaux... Augiéras n'en reste pas moins un écrivain à part, qui ne fraye pas avec les dogmes, et encore moins avec les chapelles. Il continue à bourlinguer, nourrit ses œuvres littéraires et picturales de ses nombreuses rencontres. Plusieurs de ses livres, qui témoignent des différentes étapes de sa recherche spirituelle, viennent tout juste d'être réédités par les éditions Grasset : L'Apprenti Sorcier, Un voyage au mont Athos... Ils permettent de redécouvrir une écriture inclassable, urgente, viscérale, mais dérangeante, si l'on en croit le relatif anonymat dans lequel est cantonnée son œuvre. Un oubli que la bibliothèque contribue à combattre puisqu'elle propose une rencontre autour de François Augiéras avec trois auteurs qui ont récemment publié des biographies de cet artiste maudit et énigmatique. Parmi eux, on notera la présence de Paul Placet, l'ami et confident d'Augiéras, qui tente sans relâche de redonner à cette œuvre atypique la place qu'elle mérite. Difficile de trouver mieux pour espérer percer le mystère... Yann NicolMercredi 8 novembre à 18h30À la Bibliothèque de la Part-Dieu


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