A L'Horizon, la scène...


Musique / Six mois après la sortie de L'Horizon et quelques jours avant son concert à la Salle Molière dans le cadre du festival Écouter Voir, il est intéressant de reparler de Dominique A. Quels que soient les commentaires suscités par ses derniers disques (et certains furent acides, notamment envers Tout sera comme avant...), la plus petite réserve finit par ressembler à du luxe face à un artiste qui ne se mesure plus à la scène française actuelle (Miossec ou Vincent Delerm, pour ne citer que ceux qui le valent vraiment), mais bien à ses pairs : Ferré, Brel, Gainsbourg, Bashung... Rare privilège que d'accéder si vite à une stature pareille, même si l'œuvre est bien vivante et pas toujours estimée à sa juste valeur (notamment son chef-d'œuvre au noir, Remué). Sur L'Horizon, une chanson résume d'ailleurs avec frontalité cet entre-deux : La Pleureuse, où Dominique A fait son autoportrait en chanteur de la déprime présente refusant les lumières de la nostalgie envers les variétés festives d'antan. Cette intégrité absolue, Dominique A se la garantit par une plume toujours aussi affûtée, même si musicalement il oscille de manière touchante entre constance et renouvellement. En revanche, chacune de ses tournées démontre un désir de réinvention de son répertoire. Pour celle qui l'amène à Lyon cette semaine, Dominique A retrouve le fidèle (et génial) guitariste Olivier Mellano, mais s'entoure d'une équipe inédite : des percussions, un clavier et des cuivres. Alors que L'Horizon faisait figure de repli stratégique après les expérimentations de Tout sera comme avant, il semble que ce soit aujourd'hui la scène qui lui serve de terra incognita. On a hâte de voir comment des morceaux aussi délicats et introspectifs que Rouvrir, Music-Hall ou Rue des marais passeront l'épreuve de ce mini big band à laquelle Dominuqe A donnera une tonalité forcément très rock. En espérant que notre exigence sera à la mesure de son excellence... CCDominique AÀ la Salle Molière, le 11 novembre«L'Horizon» (Olympic diskWagram)


<< article précédent
Augiéras, le mystère