ADRIEN, DIRECTEUR DU MEDLEY


Ta soirée idéale ?Adrien : Comme je travaille en boîte de nuit du mercredi au dimanche, c'est difficile pour moi de sortir ailleurs en début de semaine. Une soirée paisible pour moi ressemble à un petit resto vers 18 h 30, un bowling avec des amis vers 21 heures, un verre quelque part pour se dire au revoir et un film à la maison... Dimanche j'irai voir Le Parfum.Ton pire souvenir de soirée ?Je me suis rendu avec mon équipe dans une boîte dernièrement, le Medley étant fermé pour cause d'inondation. Et le videur n'a pas voulu laisser entrer mon portier qui est beur. J'ai trouvé ça inadmissible. Je ne comprends pas comment on peut agir comme ça.Qui est ta clientèle ?Ah, je vais prendre un avocat si on parle de ça... La moyenne d'âge est de trente ans, ce sont des gens qui travaillent et qui n'ont pas peur de dépenser. Ils viennent ici pour s'amuser. C'est aussi bien hétéro que gay, la plupart des clients connaissent le lieu et savent que c'est convivial. On a un préfet de police en jeans, un chômeur en cravate : la nuit tous les chats sont gris. Les gens aiment venir parce qu'ils sont chez eux, c'est une fête dans leur salon, peu d'endroits acceptent que quelqu'un vienne dans la cabine du Dj pour lui demander de passer son CD...Ta play list du moment ?Moi j'écoute de tout, et pas seulement des choses commerciales en house, techno et rap. En revanche si j'aime bien Usher je ne vais pas le passer en boîte, ce sera plutôt Kamaro ou Tragédie. Quand le client de 40 ans entend : «Est-ce que tu m'entends hé ho», il va tout de suite sur la piste. Une soirée disco peut aussi tourner en soirée karaoké si on me le demande. J'ai remplacé depuis peu les soirées karaoké du mercredi par des soirées R'n'B, et malgré l'image un peu décalée que cela peut avoir pour un lieu gay friendly, ça fonctionne bien. Tous les publics se sont mélangés.Quel autre métier aurais-tu pu exercer ?Gendarme. J'avais passé le concours l'an dernier avant de reprendre le Medley et je devais partir dans une école. D'ailleurs l'équipe me surnomme Sarkozy parce que je suis intransigeant avec les stupéfiants, je leur demande de vérifier sans cesse qu'il n'y en a pas, cachés dans les ventilations ou aux toilettes...


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Ma nuit sur les quais