Automne francophone

Rencontres / Année de la francophonie oblige, les événements se multiplient autour de ce thème ambigu et néanmoins passionnant. Illustration avec le Forum international des caravanes francophones et la 11ème édition de Parole Ambulante. Yann Nicol


Entamée au printemps avec la semaine de la langue française, poursuivie cet été par la parution à La Passe du vent d'une anthologie d'écrivains francophones intitulée Départements et territoires d'outre-ciel, et avant de se clôturer cet hiver avec des colloques et des conférences, l'année de la francophonie continue de battre son plein cet automne à Lyon avec la tenue de deux nouveaux événements. D'une part, l'organisation par le théâtre des Asphodèles du premier Forum international des caravanes francophones, de l'autre, la 11ème édition du festival Parole Ambulante que l'Espace Pandora produit chaque année. Pour la première année, les caravanes ont quitté le sol français pour partir à la découverte d'une dizaine de territoires francophones et de leur langue (Québec, Wallonie, Pologne, Madagascar, Maghreb, Vallée d'Aoste...). Chaque périple fait l'objet d'un film qui sera diffusé pendant la durée du forum (5 au 8 octobre) à l'Institut Lumière. Ces expériences sans précédent seront également au centre des nombreuses rencontres organisées au théâtre en présence des différents intervenants.Francophonie au plurielLe festival Parole Ambulante se mêlera à cette manifestation, puisque la soirée de lancement aura lieu durant le forum. La 11e édition fait cette année la part belle aux écrivains de langue française d'ici et d'ailleurs en rendant notamment hommage au Sénégalais Léopold Sédar Senghor à l'occasion des cent ans de sa naissance. Pendant quinze jours, vous pourrez ainsi découvrir de nombreux poètes qui, s'ils portent la fameuse étiquette "auteurs francophones", sont avant tout des écrivains passionnants. De Nimrod, le Tchadien, à Amanda Devi, la Mauricienne, en passant par le Hongrois Stéphane Juranics ou l'Algérienne Samira Négrouche, c'est avant tout à la découverte de la pluralité des cultures et des univers poétiques que vous êtes conviés, et non à une prétendue représentativité de la "littérature francophone", expression particulièrement réductrice. Même s'il est axé sur ce thème, le festival n'en garde pas moins ses bonnes habitudes. Il y aura des détours par la musique, le théâtre, la photo et, bien sûr, par le cinéma, avec la projection de deux films tirés de romans français : La part animale, d'Yves Bichet, et Je m'appelle Elizabeth, d'Anne Wiazemsky, respectivement adaptés par Sébastien Jaudeau et Jean-Pierre Ameris. Sachez enfin qu'après John Giorno l'année dernière, le cycle autour des auteurs américains se poursuit avec la venue de C.K Williams, un des plus grands poètes contemporains, dont le dernier livre (le premier en prose), Dissentiments, vient tout juste d'être publié chez Actes Sud.


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