Bijoux argentins


Festival / La cinquième édition du festival Belles Latinas propose une nouvelle plongée dans la production foisonnante de la littérature sud-américaine. Le Chili, le Brésil, l'Uruguay et bien d'autres pays seront ainsi représentés à Lyon par de nombreux écrivains lors des multiples rencontres qui sont au programme durant une semaine. Si des auteurs comme Carlos Liscano ou Nélida Piñon sont bien sûr très attendus, on avoue un petit faible pour la délégation argentine, qui, en plus de Rodrigo Fresan et Silvia Barón Supervielle, présentera deux écrivains qui nous avaient enchanté lors de la dernière rentrée littéraire, Alan Pauls et César Aira. Avec Le Passé, Alan Pauls livrait, dans une langue foisonnante et labyrinthique placée sous l'influence de Proust, un superbe roman d'amour contrarié et torturé. On trouvait déjà ce thème dans son roman précédent, Wasabi, que les éditions Bourgois viennent tout juste de rééditer en poche. Les affres de la jalousie, l'inquiétante étrangeté de l'intime, autant que les rapports entre littérature et réalité ponctuaient le voyage cauchemardesque d'un auteur argentin venu en Europe pour une résidence d'écriture. Dans Varamo, son compatriote César Aira parle lui aussi de la création littéraire, en décrivant, avec humour, fantaisie et inventivité, comment un "monsieur tout le monde" compose, sans même le savoir et à une vitesse hallucinante, l'un des plus grands chefs-d'œuvre de la poésie d'Amérique Centrale. Confirmés dans Les Nuits de flores, nous retrouverons certainement cette singularité réjouissante et cet art inimitable de la "brièveté profonde" dans les deux romans de César Aira qui paraîtront au mois d'octobre, Le Magicien et Le Prospectus. En attendant, vous retrouverez ces deux auteurs à Lyon, et c'est une occasion à ne pas manquer... Yann NicolLes Belles LatinasDu 9 au 18 octobre


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