"Beaucoup d'efforts sont faits en direction du classique"

Entretien / Jérôme Chabannes, directeur artistique de Piano à Lyon Propos recueillis par Dorotée Aznar


Bruno Leonardo Gelber donnera le coup d'envoi de la seconde saison de Piano à Lyon le mois prochain. Le retour à Lyon d'un géant du piano ?Jérôme Chabannes : Ses derniers concerts à Lyon datent en effet d'il y a quinze ans. Des concertos de Brahms et Rachmaninov avec l'ONL et son ancien directeur musical, Emmanuel Krivine. Ses deux seules dates en France cette année seront un concert avec l'orchestre de Paris Salle Pleyel et le récital Salle Molière, où il jouera Brahms et Beethoven, ses compositeurs de prédilection. C'est un honneur de commencer l'aventure avec lui. Suivront Gautier Capuçon, Frank Brakey, Bertrand Chamayou et Jean-François Zygel, deux Victoires de la musique classique 2006 ! Une programmation éclectique... Quels sont, selon-vous, les autres rendez-vous "classique" à ne pas rater cette saison, que l'on soit ou non spécialiste ?Il y a une très belle saison à l'Auditorium. On a la chance d'avoir un orchestre à la hauteur des grandes phalanges parisiennes, voire internationales. La programmation est variée, intéressante. En mars, je retiendrai un concert avec le Chœur de Bernard Tétu dans Les Noces de Stravinsky, page rarement jouée. L'œuvre joue sur les timbres, les sonorités, les résonances entre quatre percussions, quatre pianos et quatre chanteurs. En avril, le pianiste et chef d'orchestre Christian Zacharias dirigera du piano un concerto de Mozart. C'est un très grand artiste qui a déjà donné un magnifique concert avec l'ONL. Pour terminer, le grand violoniste Vadim Repin donnera en février un récital avec Nikolaï Lugansky, autre grand pianiste. Un duo prometteur !D'autres lieux à conseiller ?Le Voyage d'hiver, Salle Molière, a lieu tous les ans début janvier. Pour la prochaine édition, le Trio Wanderer est à l'honneur et invite d'autres artistes pour de belles rencontres en musique. Un rendez-vous de musique de chambre à ne pas manquer !Plus généralement, que pensez-vous des tentatives des festivals, comme Fourvière par exemple, de programmer de la musique classique ?Je pense que ce sont des tentatives fructueuses. Ce qui s'est passé avec Alexandre Tharaud et Bartabas, par exemple, contribue à l'élargissement du public par le mélange des styles. Cela permet de toucher des spectateurs qui ne sont pas forcément ceux de la musique classique. Il est donc important que des événements grand public lui fassent une place. Depuis quelques temps, beaucoup d'efforts sont faits dans ce sens, certainement par ce que cela répond à une demande du public !Avez-vous l'impression que Lyon offre une programmation suffisamment riche en classique ?Oui. D'autant plus que le public n'est pas extensible à l'infini. On a l'Orchestre, l'Opéra, la musique ancienne, une saison de piano, la musique de chambre... Tous les styles sont représentés. Et puisque tous ces concerts marchent, on peut se féliciter d'avoir un public très mélomane !


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