Copi collé


Auteur / En France, c'est comme dessinateur que l'on a d'abord découvert Copi. Il débarque à Paris à 24 ans et créé La Femme assise, figure incontournable du Nouvel Observateur, puis de Libération. Son théâtre est à l'image de ses dessins, grave sous ses allures de futilité. De sa première pièce en 1966 La Journée d'une rêveuse à Une visite inopportune, créée en 1987, quelques semaines avant sa mort, Copi ne cesse d'alimenter le répertoire théâtral. Depuis plusieurs années, les jeunes metteurs en scène se penchent avec intérêt sur l'œuvre du dramaturge argentin. À Lyon, quatre pièces seront mises en scène cette saison. Une reprise tout d'abord, celle d'Emmanuel Daumas aux Ateliers avec une version barrée à souhait de La Tour de la Défense qui n'a pas à pâlir de la version "casting de stars" qu'a pu proposer Marcial Di Fonzo Bo (avec Marina Foïs). Trois autres pièces suivront, signées Marcial Di Fonzo Bo justement. Il propose à la Croix-Rousse un diptyque détonnant (Les Poulets n'ont pas de chaisesLoretta Strong), présenté à Avignon cet été. Les Poulets n'ont pas de chaises prend appui sur les dessins de Copi, son bestiaire loufoque où se côtoient putes, escargots, rats et transsexuels. Autant d'images projetées sur des écrans géants qui dialoguent avec des comédiens en de petites scènes drôles, impertinentes, parfois absurdes et qui s'enchaînent au rythme de musiques interprétées en live par une troupe à queue de rat. Loretta Strong pour sa part s'envole très haut, vers l'acmé délirante de l'œuvre de Copi et donne à La Tour de la défense des allures de répertoire classique... Di Fonzo Bo monte également Frigo, un space Opéra auquel s'était déjà attaqué Gilles Pastor, en 2004. Le metteur en scène argentin ne pose ses valises que cinq jours au théâtre de la Croix-Rousse, du 6 au 10 mars : à vos agendas. DA


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Faire du théâtre, aujourd'hui ?