Ringarde, la marotte ?


Théâtre et marionnettes / Ancien, certes, mais certainement pas désuet, l'art de la marionnette est l'un des éléments les plus créatifs et novateurs du théâtre, en dehors de notre patrimonial Guignol. On a même pu voir du poupon dans le in du festival d'Avignon cette année. Alors la saison culturelle lyonnaise n'allait pas s'en priver. La pièce à succès Aberrations du documentaliste (aux Célestins) inaugure la série, où l'on peut accuser les metteurs en scène d'être aussi des manipulateurs, au sens propre cette fois. La marionnette privilégie en effet ce rapport fantasmé entre le spectacle et le public qui deviendrait tout à coup intime. C'est justement le titre et le sujet d'un autre spectacle de marionnettes, Intimae, de Michel Laubu avec la compagnie Turak, proposée aux Subsistances. Ce qu'il est de bon ton d'appeler le théâtre d'objets trouve ainsi sa place à côté d'une dictatrice tendance à la mise en scène épurée, où le décorum est quasi inexistant. Selon Véronique Desroche, programmatrice du festival de marionnettes Têtes de bois, "la marionnette n'est jamais arrivée à être un théâtre à part entière, et ne l'est que sur les marges. Cela reste très artisanal mais c'est justement ce qui lui permet de rester en vie. Et d'être un art très expérimental." Une qualité non négligeable mais que l'on destine plus facilement aux enfants. Le Théâtre Nouvelle Génération prend le contre-pied de cette idée reçue en ne programmant cette année qu'une pièce de marionnettes, Louis, l'enfant de la nuit, en mars. "La programmation jeune public n'est pas dévalorisante pour la marionnette", assure pourtant Véronique Desroche. En effet, deux spectacles de marionnettes à la salle des Rancy et un autre à l'espace culturel de Saint-Genis Laval, sont estampillés non pas jeune public mais tout public. Pour un grand retour aux sorties familiales. `Dalya Daoud


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