Visconti, Grémillon, Cimino, Lang...

Entretien / Maëlle Arnaud, programmatrice de l'Institut Lumière. Propos recueillis par CC


Quel est le bilan de l'Institut Lumière pour la saison dernière ?Maëlle Arnaud : Beaucoup de monde aux séances, ce qui a évidemment du sens concernant l'envie du public vis-à-vis du cinéma de patrimoine. Cela nous permet de mieux savoir ce qu'il veut voir, là où l'on peut s'engager pour prendre des risques et là où l'on sait que de toute façon, ça marche bien. L'autre succès, c'est l'édition DVD [4 films de Michael Powell, ndlr] ; un succès critique, mais aussi public, qui a beaucoup fait pour la reconnaissance de l'Institut Lumière.Dans quelles directions ces succès vous permettent-ils d'aller ?Chaque programmation a la vocation de faire découvrir le cinéma, elle peut être audacieuse mais doit aussi répondre à une certaine demande. On est à Lyon, pas à Paris, et l'Institut repose énormément sur ses recettes billetterie. On essaye d'avoir une grosse rétrospective assez porteuse autour d'un grand nom, pas déshonorant d'ailleurs - l'année dernière, Buster Keaton, Kazan, Almodovar, cette année Visconti ; et on essaye d'équilibrer avec des choses plus pointues mais que l'on présente de manière différente. Par exemple, Karel Reisz sur deux mois, ça n'a pas de sens. Mais sur un week-end avec Tavernier, ça marche.Donc là, c'est Visconti, Grémillon et Cimino...Visconti, ça a été compliqué de retrouver les copies, de convaincre les cinémathèques de les sortir, de nous laisser faire plusieurs projections...En parallèle, on voulait profiter de cet événement pour faire découvrir Jean Grémillon, un grand cinéaste mais pas aussi connu. Enfin, Cimino, après un Italien et un Français, c'est la touche anglo-saxonne et contemporaine.Et la suite ?On devait sortir à l'automne une biographie de John Ford, mais on a pris du retard. J'avais commencé à préparer une rétrospective, mais j'étais loin d'avoir fini aussi. Donc on va sûrement faire Fritz Lang en novembre-décembre, d'abord les muets puis les films américains ; ensuite quelque chose autour de Mizoguchi ; et on va s'associer avec la Cinémathèque française pour faire une rétrospective Eustache.


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