Grosses pointures

Rock / Pour sa 17e édition, le festival Les Côtes du Rock a vu les choses en très grand : un groupe de rock légendaire des 60's (The Who), une figure majeure des 90's (Massive Attack), et l'une des plus grosses stars du hip-hop des années 2000. Qui dit mieux ? Damien Grimbert


On ne vous fera pas l'insulte de vous présenter les Who, accompagnés pour l'occasion de Casbah Club et des locaux Bud Spencer's Clout (une formation en février 2006, et une première partie des Who 6 mois plus tard, pas mal les gars !). Tout juste se bornera-t-on à rappeler les principaux faits d'armes de ce groupe anglais. Un premier album-brûlot en 1965 (My Generation), le festival de Monterey en 1967, et celui de l'île de Whight en 1969, année qui voit également la naissance du premier opéra-rock de l'histoire, Tommy, adapté par la suite au cinéma par Ken Russel. Viendront encore Live at Leeds, Who's Next, et Quadrophenia, avant que le groupe ne commence à perdre un brin de sa superbe, peu aidé par la perte en 1978 de Keith Moon, l'un de ses membres les plus marquants. On leur souhaite bon courage pour cette nouvelle date, en espérant que la nostalgie ne prenne pas le dessus. La journée suivante sera l'occasion d'un revival trip-hop du plus bel effet avec rien moins que Massive Attack, pères fondateurs de ce courant né à Bristol au tout début des années 90. Bâti sur les cendres d'un sound-system local, The Wild Bunch, jouant aussi bien du reggae, que du hip-hop, de la soul, du jazz, de l'électro ou du punk, le groupe applique dès son premier album, Blue Lines en 1991, les mêmes recettes à ses compositions. Moderne, éthérée, envoûtante, la musique de la formation va marquer son époque le temps d'un autre album (Protection, en 1994, remixé avec talent l'année suivante par Mad Professor) avant de devenir quelque peu plus anecdotique par la suite. Réputés pour des lives assez ennuyeux à leurs débuts, Massive Attack semblent avoir nettement progressé depuis et c'est tant mieux.Gold DiggerSi leur première partie, Archive (auteur du magnifiquement mélancolique Londinium en 1996, et ayant évolué du trip-hop de leurs débuts vers une pop-rock vaguement psyché), vaut largement le détour, on n'en dira pas de même de Diam's, la célèbre rappeuse pour collégiennes qui ouvrira le show de la star hip-hop US Kanye West. Repéré au début des années 2000 pour ses talents de producteur (pour Jay-Z, Ludacris, Alicia Keys...), Kanye West devient rapidement l'un des meilleurs vendeurs de la discipline avec son premier album, The College Dropout, en 2004. Contesté par les uns pour son enfance aisée, et par les autres pour le peu d'innovation présente dans ses compositions (qui puisent à foison dans la soul des 60's), le rappeur n'en talonne pas moins 50 Cent en termes de succès avec son 2e opus, Late Registration, dont le hit Gold Digger en duo avec Jamie Foxx a pas mal tourné sur les ondes. Sa prestation au Théâtre Antique devrait quoi qu'il en soit être l'une des plus solides du festival, le circuit hip-hop américain ne tolérant pas la moindre erreur dans le domaine.Côtes du RockDu 18 au 20 juillet à Vienne (Isère)


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