Jazz à peine

Jazz / Le jazz n'est sans doute pas le héros de la fête. Mais en cherchant bien, on trouve au moins trois scènes, dans les endroits les plus calmes de la ville. Dalya Daoud


À côté de la drum'n'bass et de l'électro, la municipalité qui tient sous sa houlette la majorité des manifestations de la Fête de la musique, fait assez peu de place au jazz. Quelques dj's aventureux feront peut-être swinguer la sauce, peu de scènes seront cependant consacrées à la fusion riche, et encore moins à un jazz classique. Mais ne soyons pas ingrats. L'an dernier, la prestation d'Elvire, un trio grenoblois qui monte qui monte avec sa petite affaire d'électro-jazz, avait sérieusement contenté les agoraphobes dans le très paisible jardin des Chartreux. Déguisé ce soir-là en havre de paix, le lieu restera cette année encore l'une des rares scènes jazz. On a bien décidé que les amateurs de cette musique bénéficieraient de calme et de volupté, sans être néanmoins privés de la traditionnelle odeur de merguez-frites indispensable à toute bonne fête populaire. Tagada Tsoin Tsoin, l'antenne régionale du Printemps de Bourges et le réseau Suivez le Jazz qui, toute l'année, fait la promotion d'artistes jazz régionaux avec plusieurs lieux partenaires, se chargent à nouveau de la programmation. Programme diluéCette année encore, le jazz hérite d'un triple plateau, dont un reste encore à déterminer : il s'agira sans doute d'une formation des musiciens des Mouches Volées. Avec le CMTRA (centre des musiques traditionnelles en Rhône-Alpes), Tagada propose les Monstroplantes, une fanfare "assez funk, reggae et ragga". Suivez le Jazz placera sous les projecteurs Doctor Octopulse, un trio jazz, guitare chanteuse, basse, batterie, qui aime parfois montrer sa nostalgie pour les années 70. Sur la place Tobie Robatel, et seulement de 20 heures à 22 heures, vingt-six élèves du Conservatoire National de Région et de l'Ecole Nationale de Musique interprèteront quelques titres de Frank Zappa, ce qui est déjà remarquable, mais aussi du guitariste jazz virtuose Pat Metheny, longtemps déchiré entre le bebop et les prémices de l'électro, et toujours habité par John Coltrane ou Charlie Parker... Sur la place des Jacobins, Le Big Band de la musique militaire de Région Terre Sud Ouest devrait, au moins pour honorer son appellation de Big Band, jouer quelques riffs jazzy, à partager avec d'autres musiques de concert (variétés ou classique) et, peut-être bien, une ou deux marches militaires. La musique peut nous jouer des tours : on aura placé les défenseurs de la nation sur cette place "jacobine", mais la voix très blues de Nathalie Soles à ce même endroit devrait réconcilier tout le monde. C'est à ne pas manquer, une tessiture de voix étendue à trois octaves et demi, et le champ des possibles s'ouvre à Lyon ce 21 juin.


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