Piano va sano

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Classique / L'arrivée de Jun Märkl à la tête de l'Orchestre national de Lyon à l'automne dernier n'est pas pour nous déplaire. En plus de qualités humaines et musicales incontestables, il continue sous les airs tranquilles d'une discrétion toute allemande de dessiner sa petite évolution à l'intérieur des concerts symphoniques de l'Auditorium. Un de ses partis pris, certes pas nouveau mais souvent bien amené : concevoir chaque concert comme une petite histoire de la musique, en mettant en regard des œuvres d'époques différentes qui se rejoignent autour d'une thématique ou d'une fraternité d'écriture. Le prochain en date nous ébaudit déjà par avance : un concert autour des "Vies de héros", faisant le lien entre un poème symphonique de Liszt et un autre de Strauss, en passant par deux autres œuvres splendides : d'abord la Danse macabre, percussive et funeste, qu'écrivit Liszt du plus profond de sa noirceur ; ensuite, à l'opposé, le Burlesque de Strauss, véritable fête orchestrale, juvénile et foisonnante. Deux œuvres pour orchestre et piano que viendra défendre la nouvelle star du clavier, Jean-Yves Thibaudet. Pianiste lyonnais à la renommée tellement internationale qu'il ne joue que très peu à Lyon, accompagnateur des plus grandes (Renée Fleming ou Cécilia Bartoli), mais aussi pianiste tout terrain, concertiste hors pair, il est l'interprète prestigieux de bandes originales de film comme Portrait de femme avec Kidman ou plus récemment Orgueil et préjugés. Son jeu ressemble comme deux gouttes d'eau pure à ces films d'époque : chatoyant et équilibré, nuancé et raffiné, bref, classique jusque bout des ongles. La richesse orchestrale de ce jeu généreux s'épanouit à merveille sur le disque qu'il vient de consacrer à Strauss aux côtés du chef d'orchestre Herbert Blomstedt (chez Decca, on y retrouve d'ailleurs le Burlesque). On espère que cette belle santé s'épanouira d'autant plus sur scène aux côtés de l'ONL. LHJean-Yves ThibaudetJeudi 23 mars à 20h30 et samedi 25 mars à 18h à l'Auditorium

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