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Panorama / Trêve officielle des hostilités, ces dernières semaines ont été marquées par des ouvertures de salles. Et comme les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes dans le secteur des musiques actuelles, un petit tour des inaugurations est de rigueur. Dorotée Aznar


L'optimisme est désormais de bon ton dans les rangs des acteurs des musiques actuelles. La Casa Musicale, fermée pendant un trimestre, a été autorisée à reprendre son activité de concerts dès la fin du mois, après des travaux d'insonorisation, et le Bistroy repointe le bout de son nez après cinq mois d'absence. Les fermetures n'ont certes pas été sans conséquence et la Casa Musicale comme le Bistroy doivent désormais reconquérir leurs publics. " Nous avons perdu notre notoriété, 70 % de notre clientèle, la moitié de notre chiffre d'affaires et licencié l'équipe qui travaillait pour nous depuis huit ans. Nous sommes aujourd'hui au bord du dépôt de bilan ", déplore Guy-Pierre Turco, directeur du Bistroy. L'addition est également salée pour la ville de Lyon. Car quand la préfecture pique sa crise et décide les fermetures administratives, c'est Collomb qui trinque. Si le Bistroy a rouvert ses portes, ce n'est en effet qu'à l'aune des deniers municipaux (et régionaux) qui ont pris en charge 90 % des frais de mise aux normes acoustiques. Mais le résultat est là. Après des années de disette, Lyon commence à disposer de locaux aseptisés qui devraient offrir aux musiques actuelles une palette de diffusion plus large. Et même le secteur privé s'y met. Le Sirius a regagné nos rives, la Plateforme s'avère un outil de qualité et le Lyon's hall, une salle d'une capacité de 140 personnes, a récemment ouvert ses portes à Vaise.N'en jetez plus Le véritable " événement " est bien-sûr l'inauguration du Marché Gare le 1er février prochain. L'ancienne salle Basset a été entièrement rénovée par la Ville de Lyon, qui réalise avec cette opération son premier investissement " en dur " pour les musiques actuelles. 700 000 € de travaux et une jauge de 330 personnes, la salle sera dédiée à la diffusion et à l'accompagnement musical des groupes en émergence. Créations ou premières scènes, toutes les tendances des musiques actuelles y seront représentées. L'ouverture du Marché Gare devrait combler (en partie) l'absence de salles moyennes à Lyon, capables d'offrir une alternative entre les cafés-concerts et le Kao. " C'est la jauge qui manquait pour permettre l'accompagnement des groupes. D'autant plus que la salle nous permettra de proposer des résidences d'artistes et des répétitions montées ", commente Teraiapiti Isabelle, programmateur du Marché Gare. Alors, un monde parfait les musiques actuelles à Lyon ? On peut certes saluer l'implication financière de la ville et la bonne volonté des différents acteurs qui tentent de travailler de concert. " Nous commençons juste à nous organiser en réseau, par le biais de " scènes découvertes " par exemple. Nous ne sommes plus sur une problématique de " piquer la clientèle des autres ", mais au contraire nous travaillons désormais sur la notion d'étape pour les groupes ", commente Teraiapiti. Seules quelques ombres viennent encore ternir cet idyllique tableau. Lyon n'a pas encore fini de combler son retard en terme de lieux de diffusion et l'offre de locaux de répétition est résolument déplorable. Enfin, et pour l'anecdote, le Grnd'Zéro va " célébrer " prochainement ses un an de fermeture et autant de mois de promesses d'un hypothétique nouveau lieu, qui n'en finit plus d'ouvrir bientôt.


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