Des étrennes pour la musique


Aides publiques / La création et la diffusion des musiques actuelles sont désormais des axes majeurs de la politique culturelle menée par la ville de Lyon. Pour pallier aux faibles budgets alloués à la réalisation des projets, la ville de Lyon et l'Etat s'étaient en effet, depuis 2001, engagés dans une politique de soutien à l'émergence artistique dans les différents domaines du spectacle vivant. Si les premières subventions ne concernaient à l'origine que des théâtres (cinq lieux), les musiques actuelles sont progressivement entrées dans le dispositif. La nouvelle convention triennale concerne désormais neuf lieux. Les heureux élus sont les théâtres de l'Elysée, des Marronniers, des Clochards Célestes et l'Espace 44. Pour la musique, on retrouve le Bistroy, A thou bout d'chant, l'association AGAPES (jazz et musiques improvisées) et la MJC Perrache. Enfin, la danse fait son entrée avec l'association Le Croiseur, installée dans une friche industrielle à Gerland. Le théâtre reste le principal bénéficiaire des subventions (au total 195 000 euros pour les quatre lieux), suivi par les musiques actuelles (45 000 euros pour la MJC Perrache et entre 20 et 25 000 euros pour les autres lieux). Des sommes qui devraient permettre, à terme, la découverte, l'accompagnement d'artistes et " leur reconnaissance par le public ". Mais à peine signée, la convention fait déjà grincer des dents. Oublions les critiques des envieux (pourquoi eux alors que l'on fait bien mieux...), mais n'oublions pas qu'au-delà des subventions, une mesure des résultats reste à définir. Comme le prônait l'an dernier Patrice Béghain, adjoint à la culture, des outils cohérents doivent être mis en place. En quelques mots : des chèques oui, mais pas des chèques en blanc. Mais au-delà d'une volonté d'efficacité bien légitime, la remise en cause de l'utilité des subventions est un terrain miné. On doit garder à l'esprit la fragilité du secteur des musiques actuelles car, sans ces financements, certaines salles ne peuvent tout simplement plus exister. Guy Pierre Turco, directeur du Bistroy, l'affirme : sans les 25 000 euros annuels alloués par la ville, son café concert ne pourrait faire face aux difficultés financières. D.A


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" Lyon comble progressivement son retard "