Frissons et folies à venir

Musées / Menu affriolant dans les musées jusqu'en septembre 2006 avec une rétro Ohanian, beaucoup de bonnes surprises et projets originaux au MAC, de la photo et un brin de folie romantique... Jean-Emmanuel Denave


La pièce de Melik Ohanian, Seven minutes before, restera pour nous l'une des œuvres majeures de la Biennale d'art contemporain 2005. Prouvant qu'émotion et réflexion sont conciliables, et qu'il est possible, à travers une œuvre contemporaine, de penser avec nos yeux, nos oreilles, nos rires, nos larmes et nos frissons. Bonne surprise et bon raccord : l'Institut d'Art Contemporain consacrera à partir du 20 janvier une vaste rétrospective à Melik Ohanian, grand manipulateur de médiums et explorateur de territoires, espaces et temporalités mis sens dessus dessous. La suite de la programmation de l'IAC est inconnue pour raison de changement de direction à sa tête : Nathalie Ergino (jusqu'ici directrice du MAC de Marseille) remplace en effet Jean-Louis Mauban... Frissons et émotions prévisibles aussi avec l'exposition hybride, Soundtrack for an Exhibition, à l'initiative de Mathieu Coppeland, au Musée d'Art Contemporain dans le cadre de Musiques en Scène. Cette singulière exposition associera cinéma, peinture (John Armleder et Steven Parrino) et musique, avec une bande son en constantes métamorphoses composée par Susan Stenger et interprétée par Bruce Gilbert (ex Wire), Lee Ranaldo (Sonic Youth), Alan Vega (ex Suicide), Alexander Hacke (Einsturzende Neubauten)... ! Parallèlement, le musée consacrera une grosse exposition à Anna Halprin, chorégraphe et figure artistique majeure de la scène californienne des années 1960, initiatrice entre autres de la performance en danse. Plus on est de fous...Signalons encore au MAC quelques réjouissances à partir de l'été 2006 : la présentation d'installations de Kader Attia (le fauteur de troubles de la Biennale avec ses pigeons dévorant goulûment des enfants en mie de pain), de portraits de la grande et sulfureuse photographe Bettina Rheims, de trois jeunes artistes japonais et d'une nuée de photographes (Valérie Jouve, Christophe Bourguedieu, Jean-Luc Moulène...) dans le cadre de la manifestation Septembre de la Photographie... Les feuilles de l'automne seront en effet argentiques et numériques avec la 4e Edition de cette biennale de la photo, dispatchée sur plusieurs lieux autour du thème "Des corps dans la ville", sous le double commissariat de Michel Poivert et Gilles Verneret. Hors art contemporain, peu de choses encore en vue ou annoncées pour 2006, si ce n'est l'importante exposition Géricault, la folie d'un monde au Musée des Beaux-Arts. À partir des cinq portraits de monomanes exécutés entre 1819 et 1822 par le peintre, l'exposition tentera de donner une lecture totalement novatrice de l'œuvre de Géricault... Avec pour "ambition de démontrer qu'il existe chez Géricault, dès son premier envoi au Salon de 1812, un regard critique sur la société française qui peut être mis sous le sceau de la folie".


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