"On essaie juste de faire de bonnes chansons"

Interview / David-Ivar Herman Düne, ambassadeur du trio homonyme, nous parle de folk au sens très large du terme. Propos recueillis par Emmanuel Alarco


Peux-tu nous parler de la scène anti-folk ?David-Ivar : C'est assez local en fait. Quand on a commencé à habiter et à jouer à New-York, il y a cinq, six ans, on s'est fait des amis et c'était cette scène anti-folk. Je ne pense pas que ce soit un courant musical bien défini, c'est une scène au sens propre du terme : on organise des concerts ensemble, on s'aide mutuellement, c'est plus une communauté amicale. Musicalement il peut y avoir pas mal de différences entre ce que fait Kimya Dawson par exemple et un groupe comme Schwervon, ou entre certaines chansons complètement punk de Jeffrey Lewis et ce qu'on fait nous...Le folk a-t-il toujours été la réponse à vos envies de musiciens ?Ce qu'on appelle le folk, déjà à l'époque, ça s'appelait néo-folk. Dylan, Cohen, c'était des gens qui faisaient référence au folk, en pensant faire du rock'n'roll. Comme on joue souvent avec des guitares acoustiques et qu'on base pas mal nos chansons sur les paroles, on nous rapproche forcément de ça. Ça nous fait plutôt plaisir, mais on ne recherche pas spécialement ce côté folk, on essaie juste de faire de bonnes chansons. Aujourd'hui on écoutait un disque de Nina Simone dans la voiture, notamment une des rares chansons qu'elle a écrites, et c'était tellement beau ! Une chanson réussie, ça procure tellement de joie, tellement de plaisir. C'est assez dingue de se dire que tout le monde ne pense pas à ça. Il y a des gens qui font de la musique pour faire une bonne ligne de basse ou trouver un bon son... Pour moi, le plaisir que me procure une bonne chanson est inégalable et c'est pour ça que j'essaie de faire la même chose.Ça paraît plus vrai que jamais sur Not on top...Je pense que c'est vraiment une question de progrès en termes de songwriting. J'ai toujours essayé d'écrire des tubes, ça n'a rien de péjoratif. Pour moi un des plus beaux morceaux écrits c'est Be my baby de Phil Spector et Ellie. Greenwich pour les Ronettes, c'est le stade ultime de la chanson. C'est le genre de truc qui me prend du temps : essayer d'écrire une belle chanson simple, avec des accords simples. Peut-être qu'avant ce n'était pas aussi bien, peut-être que ce sera encore mieux la prochaine fois !


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