Le monde des "thés tard"

Tendance / Des bars à thé ouverts la nuit qui rompent avec l'image traditionnelle des salons de thé, l'idée a fait son chemin. Ambiances cosy et raffinées, décorations soignées et activités culturelles variées, la clientèle est réceptive. Dorotée Aznar


"Je me suis aperçu que le concept des bars à thé fonctionnait particulièrement bien à Paris et à Londres. J'ai décidé de l'exporter à Lyon" raconte Houari Belkeroubi, qui a ouvert le Sud Tendance, bar oriental lounge, il y a un an et demi. Et il n'est pas le seul à avoir flairé le filon. Ambiances feutrées, lumières tamisées, coussins, canapés et chaussures proscrites, les clients sont séduits par ces bars pas comme les autres. "Notre fréquentation augmente régulièrement" confirme Houari Belkeroubi. Dans ces lieux, l'exotisme est privilégié et les décorations particulièrement soignées. L'Orienthé, par exemple, propose des thés en provenance d'Orient et d'Extrême-Orient et, hormis celles de la shisha, les fumées sont aimablement proscrites. Des endroits calmes où l'on peut se parler sans se hurler des mots doux à l'oreille, avec des horaires flexibles ; les bars à thé semblent avoir répondu à une demande de la clientèle. La plupart sont ouverts tous les jours, jusqu'à une heure du matin. On n'y trouve pas un type de clientèle bien défini, ("nous n'attirons pas forcément les gens du quartier. Il y a bien sûr beaucoup de jeunes, mais pas uniquement", explique Houari). Tu me prêtes ton concept ?Le concept se décline. Le Cat'mandou, petit bar afghan, choisit la formule associative. Autour d'une carte qui compte une centaine de thés différents, musiques indiennes ou afghanes viennent animer le lieu en fin de semaine. Partout, les activités culturelles font partie de la palette ordinaire du bar à concept : soirées à thème, concerts qui brassent aussi bien les musiques orientales que le R'n'B, on peut même, à l'Orienthé, assister à des soirées courts métrages sur écrans géants. Au Samsara café, ouvert en octobre dernier, les responsables misent sur la transmission de la culture cambodgienne : projection de documentaires, démonstrations de danse, de kung-fu et massages sont proposés aux clients. Diversité culturelle mais uniformité géographique, le premier arrondissement reste la terre d'accueil privilégiée pour ces bars. Une concentration excessive qui pourrait déboucher sur une saturation. "Il y a déjà quatre bars à thé dans le quartier. Il ne faudrait pas qu'il y en ait d'avantage", souligne Houari. Alors, effet de mode fugace ou enracinement durable pour les palais de la shisha ? Les vrais habitués ne sont sans doute pas à chercher en presqu'île. C'est rue de Marseille que l'on trouve les "institutions", là où les bars à thé ont l'allure de bars de quartiers. Indémodables et intemporels.Sud Tendance, 23 Rue du Sergent Blandan, Lyon 1erL'Orienthé, 3,Rue des Capucins, Lyon 1erSamsara café, 2 Rue Terraille, Lyon 1erLes Thés-Tard de Cat'mandou, 24 Rue René Leynaud, Lyon 1er


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