Épicerie fine

Interview / Hervé Mondon, directeur de L'Épicerie Moderne, Scène de Musiques Actuelles inaugurée cette semaine à Feyzin. Propos recueillis par EA


Le projetHervé Mondon : Au départ la ville a commandé à l'AMDRA (Agence Musique et Danse Rhône-Alpes) une étude pour définir les nouvelles orientations de son centre culturel, étude qui a conclu au besoin sur la région d'une scène de musiques actuelles, avec une thématique assez forte sur la voix. Nous avons suivi ces grandes lignes, en insistant sur un autre aspect : la résidence et l'accompagnement artistique, car on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'artistes régionaux en recherche de lieux pour développer leurs projets. Quant au nom, il est venu de l'histoire du lieu : on est sur la place René Lescot, un résistant dont la famille tenait une grande droguerie à Feyzin. Nous en sommes arrivés à épicerie, ce qui nous semblait bien refléter l'aspect éclectique de la musique et l'envie d'être proche des gens.Concurrence subventionnéeOn ne va pas marcher sur les plates-bandes du Transbordeur ou du Ninkasi, parce qu'on travaille en intelligence, on se connaît, on échange des pistes. On est sur une programmation un peu différente, même s'il y a des choses qui peuvent se rejoindre, notamment sur la chanson. Concernant les tarifs, on est dans une ville en queue de peloton en matière de revenu/habitant et il faut que nos subventions nous servent à démocratiser, que le tarif ne soit pas une barrière.La programmationOn se partage ça avec mon administrateur Damien Debard qui est un peu plus "rock'n'roll" ; sur ce trimestre, la partie Lab°, Guns of Brixton ou Sébastien Schuller vient de lui, moi je suis un peu plus jazz, world, chanson ; on se complète bien. Contrairement à une SMAC "traditionnelle" on a le devoir de toucher tous les publics, de 7 à 77 ans ! On n'est pas uniquement une "salle de jeunes", on veut être plus ouvert que ça. En plus, on a quelqu'un à l'action culturelle qui va travailler sur tout ce qui est relation avec les écoles, les conservatoires, le troisième âge. C'est un projet un peu différent. Souvent dans les villes, les SMAC sont une offre supplémentaire, ici, c'est un centre culturel qui accueille en son sein une scène de musiques actuelles, ça change un peu la donne et c'est ce qui m'intéresse : sortir la musique de ce côté "truc pour les jeunes".


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Marianne, pleine de grâce