Jeune public et main de maître

Théâtre / La saison théâtrale 2005-2006 destinée au jeune public est largement portée par le Théâtre Nouvelle Génération. Une programmation ambitieuse pour imprimer son identité dans la ville. Dorotée Aznar


Rien ne ressemblera moins à la saison de théâtre jeune public à Lyon de l'an dernier que celle qui s'annonce. Pas de Biennale en 2006 mais une "vraie" programmation en perspective pour le théâtre Nouvelle Génération (TNG). Nino D'Introna, à la tête du Centre Dramatique National, a réussi son coup d'essai lors de sa première saison à Lyon. Il doit désormais afficher son identité artistique, faire du théâtre "non pas un lieu où l'on montre des spectacles mais un lieu d'identité culturelle". Le TNG propose ainsi 146 représentations (pour 45 l'an dernier) avec deux créations au programme L'Arbre, qui ouvre la saison et Les Aventures du Roi Odyssée. Les choix de programmation s'inscrivent pleinement dans les problématiques actuelles qui agitent l'univers du théâtre jeune public. Nino D'Introna et son équipe proposent deux spectacles destinés aux tout petits. "C'est un domaine très controversé mais également un territoire de recherche ; on trouve des propositions artistiques extrêmement intéressantes pour les très jeunes enfants" commente Nino D'Introna. De nouveaux territoires et de nouveau espaces, le TNG multiplie les collaborations et s'exporte dans la ville. Il s'associe à la Biennale d'Art contemporain, à la Biennale Musique en Scène, ses spectacles sont programmés au Théâtre de la Croix-rousse, à la Maison de la Danse et la saison se termine à l'Opéra de Lyon avec Celui qui dit oui celui qui dit non de Bertolt Brecht.Des modernes, des anciens et des publicsL'équipe veut séduire et surprendre. "On peut aimer le théâtre de paroles et les nouvelles formes. J'aime les textes et les acteurs, mais aussi les espaces entre les mots. Je sais que certains penseront que quelques pièces que nous proposons ne sont pas du "vrai" théâtre", prévient Nino. Mais selon lui, mieux vaut nourrir le théâtre que lui fermer les portes. Quatre spectacles sur les quatorze que compte la saison sont des ouvertures vers des formes "non traditionnelles" de théâtre : sans parole, musical ou à la frontière avec la danse. Mais il ne s'agit pas de rompre avec le public. "Je ne veux pas vider les salles, je cherche un équilibre entre une volonté d'aller plus loin et celle de ne pas me couper du public", argumente Nino. La nécessité de garder le contact avec la réalité est évidente lorsque l'on s'adresse aux plus jeunes car "si un adulte ne comprend pas une pièce il se tait, applaudit mollement (ou pas) et s'en va. Si un enfant ne comprend pas, au bout de deux minutes, il crie". Transmettre le plaisir du théâtre à tous les publics et combler la forte demande de théâtre jeune public à Lyon, le TNG entame une année de confirmation des choix artistiques de la nouvelle équipe en place.


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