King Jackson


Blockbuster / C'est pas pour tout de suite, certes... Mais d'ici au 14 décembre, il y a peu de chances qu'un blockbuster vienne mobiliser autant l'attention que le King Kong de Peter Jackson. Il n'aura fallu que deux ans au Néo-zélandais pour offrir sur les écrans un prolongement à sa triomphale trilogie du Seigneur des Anneaux. Rappelons d'ailleurs sur quoi s'achevait ladite trilogie : les porteurs de l'anneau se retirent vers un endroit isolé pour y terminer leur vie, laissant le soin à Sam, hobbit dévoué, de raconter leur histoire aux générations à venir. Jackson semble aujourd'hui vouloir être l'équivalent de Sam dans le cinéma contemporain : un passeur de récits qui l'ont fasciné dans sa jeunesse et qu'il réécrit pour tous les (grands) enfants d'aujourd'hui. Qu'il s'attaque à King Kong a donc quelque chose de logique. L'original signé Schoedsack et Cooper (1933) reste un des rares cas de mythologie exclusivement cinématographique, s'appuyant sur des références existantes (de La Belle et la Bête aux récits ethnographiques) mais les fondant dans une histoire inédite : la découverte par une équipe cinématographique d'un singe géant sur une île africaine, ramené à New-York comme attraction foraine avant qu'il ne s'échappe pour semer la terreur dans les rues. Le film fût un tournant dans l'histoire du cinéma fantastique, irrigua ensuite des suites et copies (dont le fameux Godzilla japonais) à la pelle, jusqu'à un remake inepte par John Guillermin en 76 qui réussissait l'exploit d'être techniquement moins impressionnant que son modèle et auquel il donna une suite qui fait aujourd'hui les délices des amateurs de nanars XXL. On peut compter sur Peter Jackson pour faire oublier ce désastre-là, surtout qu'il a convié dans l'aventure la prestigieuse équipe du Seigneur des anneaux (Fran Welsh, sa femme, au scénario avec Philippa Boyens, Howard Shore à la musique et Andy "Gollum" Serkis pour donner de l'humanité au King Kong numérique). Et les premières images nous ont déjà littéralement coupé le souffle. 10 jours avant la fête, ce sera certainement notre premier cadeau de noël. CC


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On refait le match